Coupe de Suisse: Bienne rêve d’exploit face à YB

Entraîneur de Bienne, Samir Chaibeddra fait part de ses ambitions avant la demi-finale peut-être historique qui attend son équipe ce samedi soir face à Young Boys. Football - Coupe de Suisse : «On veut aller en finale»: Bienne ne craint pas Young Boys Samir Chaibeddra espère éclater de joie comme le 26 février, après l'exploit de son FC Bienne contre Lugano en quart de finale. Urs Lindt/Freshfocus 14 ans après la demi-finale perdue à Sion (2-1), le FC Bienne - qui évoluait à l’époque en Challenge League - se retrouve à nouveau dans le dernier carré de la Coupe de Suisse, pour la sixième fois de son histoire. Le voici qui s’apprête à disputer ce samedi soir, face à son voisin Young Boys, une demi-finale qui peut devenir historique - jamais aucun club de 3e division ne s’est encore qualifié pour une finale. En ville, dans la région, partout, l’engouement populaire est immense, témoignant d’une ferveur dépassant presque ceux qui en sont à l’origine. «Ce que l’on vit depuis plusieurs semaines est juste incroyable», témoigne Samir Chaibeddra. Une anecdote vécue par le coach de la Tissot Arena illustre cette joyeuse frénésie fédératrice: «L’autre jour, un conducteur de bus m’a reconnu alors que je traversais la route. Il n’a pas hésité à baisser sa vitre pour m’encourager, poing levé, me disant qu’on allait le faire tous ensemble». Tout sauf un match de gala Il est vrai que le rendez-vous se veut exceptionnel. Pour beaucoup, ce sera même le match d’une vie. «À nous de rendre ce moment vraiment exceptionnel, reprend notre interlocuteur. Ce n’est aucunement un match de gala ni un quelconque aboutissement. Après notre exploit contre Lugano au tour précédent, on veut vivre quelque chose de mieux et plus fort encore. Nous, ce que l’on veut, c’est aller en finale. Parce qu'on sait qu'on en est capable. On a envie de créer l’un des plus grands exploits du foot suisse. On a la possibilité d’entrer dans l’histoire. Perdre 4-0, cela ne nous intéresse pas…» Franco-Algérien de 35 ans, Samir Chaibeddra voit dans ce rendez-vous une «récompense de tout le travail accompli jusque-là». Il parle aussi d’un cadeau. «Mais ce cadeau, précise-t-il, personne ne nous l’a donné, on est allé le chercher.» Bienne a entraîné les tirs au but Affronter YB, que le coach a pu superviser à plusieurs reprises (la dernière fois lundi contre Zurich), ne s’improvise pas. «On sait à quoi s’attendre. YB réunit un mélange de force collective et d’individualités. Il faudra livrer le match parfait et être très efficace dans les deux zones de vérité. Il incombera pour cela d’être connecté les uns aux autres.» Prévoyant, Chaibeddra a aussi travaillé l’exercice des tirs au but, ce jeudi et vendredi encore. «Ce serait mieux de faire la différence avant», sourit-il. Un dossier «européen» à remplir Bienne n’a peut-être, du reste, jamais été aussi proche de l’Europe. Ses dirigeants ont d’ailleurs reçu un courrier de l’UEFA les invitant à remplir un dossier. «Pour un club comme le nôtre, qui milite en Promotion League, c’est assez insolite», concède le technicien. Ce week-end, le FCB mettra entre parenthèse le championnat, dont il est le coleader avec Kriens. La promotion en Challenge League reste la priorité d’un club reparti en 2e ligue régionale après la faillite de 2016. Mais comment aborder une demi-finale de Coupe aussi inédite sans se laisser déborder par les émotions, quand on se retrouve dans la peau du petit Poucet? «Il faut que l’on kiffe, que l’on savoure le moment à fond. L’important, c’est de ne pas avoir de regrets. On a la chance d’exercer le plus beau métier du monde. On n’est pas sur des chantiers. Alors oui, il faut kiffer ce qui nous arrive. Ce plaisir-là, cette chance-là, on doit les retrouver sur le terrain.» Samir Chaibeddra n’a rien oublié des festivités qui avaient suivi la victoire contre Lugano, en février: «J’aimerais tellement revivre une nouvelle nuit blanche».