La frappe la plus meurtrière s’est produite à l’aube sur une maison familiale du quartier al-Sabra au sud de la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien, selon la Défense civile. Au moins 17 morts dans des frappes israéliennes, le Hamas prêt à un accord (Le Caire) Le Hamas s’est dit samedi prêt à un accord pour la libération en une fois de tous les otages encore retenus à Gaza et une trêve de cinq ans avec Israël, dont l’armée a de nouveau frappé le territoire palestinien, y faisant au moins 17 morts. Agence France-Presse Le même jour au Caire, une délégation du mouvement islamiste palestinien devait rencontrer les médiateurs égyptiens pour tenter de trouver une issue à la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Le Hamas « est prêt pour un échange de prisonniers [otages israéliens contre prisonniers palestiniens, NDLR] en une seule opération et pour une trêve de cinq ans », a déclaré, sous couvert de l’anonymat, un de ses responsables à l’AFP. Le mouvement avait rejeté le 17 avril une proposition israélienne prévoyant notamment une trêve de 45 jours en échange du retour de dix otages vivants, captifs depuis le 7-Octobre. Le Hamas demande un accord « global » incluant un arrêt des hostilités, un retrait complet des troupes israéliennes, l’échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et l’entrée d’aide humanitaire dans Gaza, a réaffirmé samedi à l’AFP un de ses dirigeants, Taher al-Nounou. Israël réclame de son côté le retour de tous les otages et le désarmement du Hamas, qu’il s’est juré d’anéantir. Samedi, le Hamas a diffusé une vidéo censée montrer comment il a « secouru des otages » enfouis dans un tunnel après bombardement de l’armée israélienne. Sous les décombres Selon la Défense civile palestinienne, au moins 17 personnes ont été tuées dans la matinée dans la bande de Gaza, où Israël a repris depuis le 18 mars son offensive militaire, après deux mois de trêve, affirmant vouloir contraindre le Hamas à libérer les otages. Dix d’entre elles sont mortes dans le bombardement d’une maison de la ville de Gaza (Nord), qui a aussi laissé de nombreuses autres personnes sous les décombres, a déclaré à l’AFP un responsable de la Défense civile, Mohammed al-Moughair. PHOTO OMAR AL-QATTAA, AGENCE FRANCE-PRESSE Un homme cherche des victimes ou des survivants parmi les décombres de la maison de la famille Al-Khour après qu’elle ait été touchée par une frappe israélienne dans le quartier Sabra de la ville de Gaza, le 26 avril 2025. Des images de l’AFP sur place montrent des Palestiniens découpant, à la lumière de torches, la structure métallique du bâtiment et retirant au moins un corps des décombres. Une jeune fille, le front bandé, se tient là, visiblement abasourdie. « Tout le monde dormait avec ses enfants, et sans aucun avertissement, nous avons vu la maison s’effondrer sur nous », a témoigné une membre de la famille, Oum Walid al-Khour. Il y avait des cris, et ceux qui pouvaient encore respirer appelaient à l’aide, mais personne n’est venu. Oum Walid al-Khour, membre de la famille al-Khour L’armée israélienne n’a pas fait de commentaire. Les secouristes sont entravés dans leurs recherches par le « manque d’équipements et de machines adéquats », a souligné un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. « Il n’y a plus de nourriture » Israël bloque aussi depuis le 2 mars toute entrée d’aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté, dont les 2,4 millions d’habitants, pour la plupart déplacés au moins une fois par le conflit, sont désormais exposés à la famine et à de graves pénuries sanitaires, selon les Nations unies. Vendredi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir livré « ses derniers stocks alimentaires aux cuisines servant des repas chauds », lesquelles « devraient être totalement à court de nourriture dans les prochains jours ». Samedi, les images de l’AFP montraient des Palestiniens faisant la queue dans une cuisine communautaire à Nousseirat (centre) pour remplir leurs gamelles de haricots à la sauce tomate. PHOTO EYAD BABA, AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens font la queue dans une cuisine communautaire à Nousseirat. « C’est tragique. Il n’y a pas de nourriture dans les cuisines solidaires, il n’y a pas de nourriture sur les marchés », confiait Wael Odeh, un Palestinien déplacé. Le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a dénoncé vendredi « une famine provoquée par l’homme et motivée par des raisons politiques ». L’attaque du Hamas contre Israël du 7-Octobre a entraîné la mort de 1218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l’armée israélienne. Selon des chiffres publiés samedi par le ministère de la Santé du Hamas, au moins 2111 Palestiniens ont été tués depuis la reprise de l’offensive israélienne le 18 mars, portant à 51 495 le nombre de morts à Gaza depuis le début de la guerre.