" C’était le pape de notre jeunesse ! " Les funérailles du pape François racontées par de jeunes Bretons
Plus de 400 000 fidèles ont dit adieu au pape François, ce samedi, sur la place Saint-Pierre, à Rome. Il y avait des chefs d’Etat, des dignitaires religieux, des prêtres, des religieuses et, quelque part dans la foule… un drapeau breton. « Il y avait pas mal de drapeaux de régions allemandes, italiennes, des drapeaux espagnols, portugais, polonais… Mais je crois qu’on était le seul drapeau breton », sourit Jeanne, en pèlerinage à Rome, ce week-end, avec une dizaine de lycéens brestois. « En Bretagne, on est un peu loin de Rome, du pape, mais, quand son cercueil est arrivé, avec tous les cardinaux, une très belle musique… on a senti une proximité. C’était vraiment notre chef », témoigne Baudouin, élève au lycée Sainte-Anne, comme Jeanne et Thibaut. Ces trois jeunes de 17 ans racontent avec enthousiasme et émotion la cérémonie d’un peu plus de deux heures, vécue debout, sur la place, sous le soleil romain. « Évidemment, un enterrement, c’est triste, beaucoup de personnes ont pleuré, mais il y avait aussi une forme d’exaltation d’être tous réunis autour du pape », reprend Jeanne. « La messe était solennelle, bien sûr, mais il y avait quand même beaucoup de joie, car nous croyons fermement à la résurrection : le pape sera auprès de Dieu », explique Thibaut. Ces dix jeunes Brestois ont pu prier devant la dépouille du pape François, vendredi, dans la basilique Saint-Pierre : « C’était émouvant. On était heureux de le voir et on voulait se faire tout petit, ne pas déranger son repos, retrace Baudouin. Et on a vu qu’il était serein dans la mort ». Les lycéens de l’aumônerie brestoise sont hébergés dans une paroisse de la banlieue de Rome : ils étaient initialement présents à Rome pour assister à la canonisation du jeune Carlo Acutis. La cérémonie a été reportée. Ce samedi, ils se sont réveillés dès 5 h du matin pour être sûrs de trouver une place. La place Saint-Pierre n’a, en effet, pas pu accueillir tous les fidèles qui débordaient sur la grande avenue de la Conciliation. Les lycéens ont été touchés par les réactions spontanées de la foule, notamment lors de l’homélie, durant laquelle le cardinal Re a retracé la vie du pape argentin. « On a beaucoup applaudi et ça mettait une cohésion, de la joie, décrit Baudouin. C’est fabuleux de se dire que tout ce monde, toute cette marée humaine, était là pour prier ensemble. » Le père Joseph Coste, qui les accompagne, était, lui aussi, « impressionné par la diversité des personnes » présentes. Cyril-Marie Hillion a pris des billets en dernière minute pour assister aux funérailles du pape François. (Collection personnelle Cyril-Marie Hillion) Dans la foule, le drapeau breton a été repéré par Cyril-Marie Hillion, étudiant de 28 ans, originaire d’Hennebont (56). Cet affable étudiant en histoire a pris des billets d’avion « sur un coup de tête, à la dernière minute », pour rendre hommage à un pape qui a compté dans son parcours. « C’est comme un grand-père spirituel, assure le jeune homme. Je l’ai rencontré lors d’une audience papale, il y a deux ans. C’était une semaine après le décès de mon père. La catéchèse portait ce jour-là sur saint Joseph, le père de Jésus. On avait échangé quelques mots ensuite, en toute simplicité. Cette rencontre avait fortifié ma foi. » « De la joie, de la ferveur, plus que de la tristesse » Cyril-Marie Hillion a jugé la cérémonie de ce samedi « fidèle à son image, avec un cercueil posé à même le sol, sans ornementation et des chants très simples et d’une grande beauté ». Son ami Angélo a « surtout vu de la joie, de la ferveur, plus que de la tristesse ». Baptisé la semaine dernière, pour Pâques, le vingtenaire originaire d’Inzinzac-Lochrist (56) a été marqué par les nombreuses pancartes et banderoles remerciant François.