La petite Marion qui a fait craquer Laurent Duvernay-Tardif

La petite Marion s’était portée volontaire pour être la porte-parole de cinq écoles de Québec qui ont participé au programme parascolaire La 6e période de la fondation LDT. «Désolé si je bégaye», a dit Marion Seney, 10 ans, avant de prendre la parole devant une cinquante de personnes à l’Assemblée nationale. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil) Cette initiative promeut l’art et les sports comme des leviers pour l’éducation, nous expliquent Laurent Duvernay-Tardif et sa conjointe Florence-Agathe Dubé-Moreau. Ils veulent faire de l’école un lieu significatif où les jeunes se sentent bien et où ils ont envie de rester. Alors, pendant 12 semaines, les élèves des institutions scolaires participantes alternaient entre des activités sportives uniques et artistiques après que la cloche ait annoncé la fin des cours. «Nous voulons redonner la même chance que nous avons eue: celle de grandir dans des familles où l’on pouvait découvrir l’art et le sport. On vit d’ailleurs maintenant de ces passions», dit Florence-Agathe Dubé-Moreau, qui est commissaire indépendante en art contemporain. Et bien sûr Laurent Duvernay-Tardif, un joueur de football accompli dans la NFL, qui a accroché ses crampons pour de bon. Laurent Duvernay-Tardif et Florence Dubé-Moreau sont à la tête de la fondation LDT qui tente d’unir les arts et les sports au service de la réussite éducative. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil) «C’est un mélange de nous deux, mais on essaie de déconstruire ces étiquettes. Trop souvent, on dit: “mon jeune c’est un artiste, mon jeune c’est un sportif”. Pourquoi ne peut-il pas être les deux?» questionne l’ancien des Chiefs de Kansas City. Ce dernier a fait du violon dans sa jeunesse, nous a révélé Alexandre Chouinard, directeur du programme La 6e période. D’ailleurs, lorsque Laurent Duvernay-Tardif demande aux jeunes ce qu’ils ont plus aimé du programme, c’est souvent le contraire de ce pour quoi ils se sont inscrits. Des élèves de cinq écoles de Québec ont participé au programme parascolaire La 6e période. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil) «Et ils ont fait quelque chose que plusieurs n’étaient pas capable auparavant. Que ce soit dans le sport ou dans l’art, ils ont repoussé leurs limites», ajoute Duvernay-Tardif. «J’avais peur de ne pas être bonne. Je me suis rendu compte qu’on n’est pas obligé d’être bon ou bonne dans tout. C’est vraiment le fun juste d’apprendre de nouveaux trucs», a dit tout sourire Marion. «La plus grande récompense est de voir le sourire des enfants. Les étincelles c’est difficile à décrire, mais quand tu en vois une, tu le sais», conclut le géant de six pieds cinq pouces. Des œuvres uniques exposées à l’Assemblée nationale Samedi marquait le lancement officiel de l’exposition mettant en lumière des œuvres d’art créées par des jeunes de la capitale nationale dans le cadre du programme de la fondation LDT, qui est maintenant dans six écoles de Québec et deux de Lévis. Les créations de toutes sortes sont suspendues dans le couloir en serpentin de l’Agora de l’Assemblée nationale. Parents et enfants sont invités à visiter gratuitement l’exposition jusqu’au 17 mai. Le médiateur culturel Mathis Colin (droite) devant des œuvres réalisées par les jeunes. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil) «Les jeunes se mettaient une pression pour faire une belle œuvre réaliste. J’ai essayé de leur faire réaliser que ça ne devait pas être parfait, mais qu’ils devaient faire quelque chose qui leur ressemble. Finalement, leur œuvre leur correspond à 100 % et c’est fascinant», nous dit le médiateur culturel Mathis Colin, qui a accompagné les élèves durant leurs ateliers artistiques.