Lara a assez vite communiqué sur l’envie de repartir avec moi. J’ai pris un peu plus de temps dans ma démarche car l’année 2024 a été compliquée pour moi, ça n’a pas été facile à vivre. Après la déception de la non-sélection (pour les JO de Paris 2024), j’ai enchaîné très vite avec le projet de la Coupe de l’America à Barcelone, où je me suis retrouvée dans une position d’athlète remplaçante. Ce n’était pas forcément ce que je visais. Donc, c’était assez compliqué dans ma tête de savoir ce que je voulais, dans quelle direction je voulais aller. J’ai pris pas mal de vacances. J’ai eu l’opportunité de partir aux îles Fidji et à La Réunion. Cela m’a permis de voir d’autres choses, de prendre ce temps nécessaire. Ce sont des périodes un peu particulières où il faut réfléchir, se poser les bonnes questions, savoir de quoi on a envie. Se dire, ok, j’ai envie de ça mais pourquoi je n’y arrive pas ? Pourquoi je ne suis pas suffisamment performante ? Est-ce que je peux l’être ? Si oui comment ? Je crois en mon potentiel en tant qu’athlète, c’est ce qui me motive. J’y crois véritablement. J’ai vraiment pris conscience de ça et de la valeur que j’avais en tant qu’athlète, sauf qu’aujourd’hui, je n’ai pas réussi à suffisamment le mettre en valeur. Je veux essayer de tous les jours être une meilleure version de moi-même, à la fois en tant que femme et en tant qu’athlète. Peut-être que je n’y arriverai jamais, je ne sais pas, personne ne le sait. Je le prends plus comme un projet de développement personnel plus que de résultat pur et dur. On rêve tous de faire les Jeux olympiques, mais combien y arriveront, peut-être une petite poignée, on le sait très bien. Amélie Riou : « On rêve tous de faire les Jeux Olympiques ». (Photo collection privée) Vous avez la réputation d’être très exigeante : peut-être trop ? J’ai un profil hyper rigoureuse, hyper perfectionniste surtout. On a très vite fait de se laisser gangrener un peu par ce qui est une qualité à la base. Peut-être ai-je tendance être dans le « trop », je me laisse un peu gangrener par tout ce côté-là. Donc là, je veux vraiment mettre de la légèreté dans mon projet, y mettre une bonne énergie, essayer au maximum d’alléger la charge mentale, ne pas se laisser manger par cet objectif de haute performance. Les Jeux olympiques, ça reste un Graal à atteindre ? Bien évidemment, mon rêve, c’était d’aller aux JO. Quand tout s’est arrêté la dernière fois, je me suis rendu compte qu’on vivait beaucoup d’expériences à travers le sport, qu’on acquiert une grande maturité. En 49er FX, combien y a-t-il de duos en France ? Nos plus grandes adversaires seront Lou Berthomieu et Mathilde Lovadina, qui repartent ensemble. Il y a aussi des équipages un peu plus jeunes, donc actuellement, nous sommes quatre équipages français. Il y a vraiment une opportunité de créer une grosse dynamique française. L’idée est de créer une grosse hiérarchie française pour que l’on monte progressivement les unes et les autres en niveau. Lara à la barre, Amélie comme équipière : le schéma reste le même. (Photo Sailing Energy) Quatrième à Hyères sur la Semaine olympique française, c’est pas mal pour une reprise ? On était 2e avant la finale donc le résultat final (4e) est un peu dur. Si on prend un peu de recul, sachant que cela fait un mois qu’on a repris, je pense qu’on aurait signé pour cette 4e place à la SOF. C’est de bon augure pour la suite. Le Sail GP, c‘est toujours d’actualité ou pas ? On ne m’a pas dit que j’étais sortie de l’équipe, bien au contraire, mais je n’ai pas d’événements planifiés. Je place mon énergie sur mon projet olympique. J’ai été appelée justement sur un projet de TF26. Mais bon, j’ai un planning chargé. J’ai aussi pris conscience que c’est difficile d’attraper partout. Je laisse la porte ouverte parce qu’on est quand même assez loin de l’objectif de se sélectionner pour les JO. C’est aussi le moment pour voir autre chose et ça reste quand même une source d’équilibre pour moi. Il faut savoir le gérer par rapport à la fatigue, ce que je n‘ ai peut-être pas réussi à le faire dans le passé. À lire sur le sujet Voile olympique : Hyères, c’est déjà demain ! Avec cette nouvelle préparation olympique, faites-vous partie de l’équipe de France ? Nous ne sommes pas une équipe de France, on n’a pas le statut « équipe de France ». Cela peut évoluer dans la saison, notamment en fonction de nos performances au championnat du monde en octobre à Cagliari. Où êtes-vous basées ?