Marine Tondelier, l’élue d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) n’a « que des amis dans cette salle » de la Cité fertile de Pantin (Seine-Saint-Denis) où s’achevait le congrès des Écologistes ce samedi. La preuve : elle a longuement étreint le maire de Grenoble Éric Piolle, élu porte-parole du parti contre son candidat, Guillaume Hédouin, après quelques épisodes de tensions internes. Le discours truffé de formules de Marine Tondelier avait un mot d’ordre : « l’écologie contre-attaque ». Charge aux Verts de parler à l’ensemble des Français qui ont tous en eux « un écologiste qui sommeille ». Moins, sans doute, « les 1 % qui ont intérêt à ce que rien ne change ». Et charge aussi aux militants de porter une « écologie qui tend la main », celle « qui assure la gratuité des premiers mètres cubes d’eau à Lyon » et ne doit pas seulement être perçue comme « annonciatrice de mauvaises nouvelles », porté par des « oiseaux de mauvais augure ». Sa reconduction à elle, à 73 %, à la tête du parti qu’elle dirige depuis décembre 2022 était acquise depuis le 19 avril. L’heure était donc samedi aux grandes orientations politiques et stratégiques, avant une convention dimanche consacrée aux municipales de 2026, qui verront les Écologistes défendre de nombreux fauteuils de maire conquis en 2020 (Lyon, Strasbourg, Bordeaux…). S’il ne faut pas « brûler les étapes » des municipales avant la présidentielle, la secrétaire nationale a consacré une large partie de son discours à l’échéance de 2027. Avec une « ligne stratégique », « l’antifascisme », au nom de laquelle, a-t-elle martelé, « nous ne choisirons pas » entre les diverses composantes de la gauche, LFI et le PS à chaque extrémité. « Ça suffit les buts contre son camp ! », « réservons nos flèches et nos attaques à nos véritables adversaires politiques ! », a-t-elle lancé, car « les gauches irréconciliables, ça n’existe pas ». Le « programme » d’abord pour 2027 Dans quel cadre ? Marine Tondelier a exposé son « théorème de l’entonnoir ». À savoir ne pas commencer par la désignation du candidat. Le « programme » d’abord, avant une éventuelle primaire qui n’a « pas sa préférence ». Mais si celle-ci doit s’imposer, elle devra être « la plus ouverte possible ». Et surtout, a-t-elle proposé à son parti comme au reste de la gauche, elle devra être précédée d’une « primaire des territoires ». « Nous devrons prendre le temps d’organiser des débats dédiés aux différents types de territoires. » « Par exemple un débat dédié aux campagnes », « un débat dédié aux quartiers populaires ». Ou encore des débats dédiés « aux outre-mers », aux « littoraux », aux « montagnards » et aux « cinq Français sur dix qui vivent dans les grandes villes ». Car tous doivent pouvoir « trouver leur place dans l’élaboration du dispositif que nous proposerons ». À lire sur le sujet Écologistes : Éric Piolle élu porte-parole contre le candidat soutenu par Marine Tondelier Une formule « girondine » pour tourner la page du « jupitérisme » d’Emmanuel Macron, a expliqué Marine Tondelier, qui n’a pas non plus épargné François Bayrou et ses « 158 mots » consacrés à l’écologie dans sa déclaration de politique générale, ni Bruno Retailleau et ses « sujets préférés », « l’islam et l’immigration ». Ni Gabriel Attal à qui, parodiant ses formules, elle a lancé : « Tu baisses les impôts des plus riches, tu creuses ton déficit ». Les Écologistes tiendront leurs journées d’été à Strasbourg, organiseront à l’automne leur troisième « université des ruralités écologistes », qui seront précédées, en septembre, de « premières universités écologistes des quartiers populaires ».