Fini les achats à l’aveugle. L’Europe veut que les consommateurs aient toutes les cartes en main avant de craquer pour un smartphone ou une tablette. Dès l’été prochain, une nouvelle étiquette fera son apparition sur les boîtes des appareils vendus dans l’UE. Elle ne parlera pas seulement de consommation d’énergie, mais aussi de solidité, de réparabilité et d’endurance. Un autocollant pour mieux choisir son téléphone Concrètement, six infos figureront sur cette étiquette : la classe d’efficacité énergétique (comme pour un frigo), l’autonomie de la batterie (en heures et minutes), la solidité en cas de chute, le nombre de cycles de recharge que la batterie peut encaisser sans trop faiblir, la réparabilité (sur une échelle claire) et l’indice de protection contre l’eau et la poussière (IP). Ce fameux critère de « cycles » est crucial. Il s’agit du nombre de fois qu’un appareil peut être rechargé entièrement avant que la batterie ne commence à fatiguer sérieusement. Pour être vendue dans l’UE, la batterie d’un téléphone ou d’une tablette devra désormais tenir au moins 800 cycles en conservant au moins 80 % de sa capacité initiale. Autrement dit : vous devriez pouvoir recharger votre smartphone tous les jours pendant plus de deux ans sans voir l’autonomie s’effondrer. Un vrai coup de pression pour les fabricants qui misaient parfois sur des batteries fragiles pour encourager le renouvellement rapide des appareils. Sont concernés : les smartphones avec écran entre 4 et 7 pouces, et les tablettes entre 7 et 17,4 pouces, à condition qu’elles n’aient pas de clavier physique. Pas de panique si vous avez une Surface ou un iPad Pro avec clavier : ça passe encore entre les mailles du filet. Idem pour les modèles à écran pliable ou réservés à des usages ultra-sécurisés. En parallèle, les marques devront respecter de nouvelles obligations pour rendre leurs produits plus durables. Et pas question de garder les pièces détachées sous clé : elles devront être disponibles rapidement (sous dix jours) et ce, pendant sept ans après l’arrêt de la vente du modèle. Les mises à jour logicielles devront aussi suivre pendant cinq ans minimum. L’objectif est d’allonger la durée de vie des appareils, éviter qu’ils finissent trop vite au fond d’un tiroir ou à la décharge, et permettre aux consommateurs de faire des économies. Selon la Commission européenne, ces nouvelles règles pourraient représenter jusqu’à 20 milliards d’euros d’économies pour les ménages d’ici 2030, soit une centaine d’euros par foyer. Côté environnement, l’Europe espère aussi réduire la facture énergétique : jusqu’à 2,2 TWh d’électricité économisés en 2030. Un petit pas pour chaque téléphone, mais un bon coup de pouce à l’échelle du continent. Un premier bilan est prévu en 2027, histoire de voir si les promesses tiennent la route.