Il fallait oser ! Alors qu’en mai dernier, il n’avait manqué qu’un petit but au FC Lorient pour atteindre la place de barragiste au terme d’une saison qui restera gravée dans les mémoires pour son déroulement chaotique, Loïc Féry, meurtri de cette relégation non anticipée, a rapidement tranché à la fin du printemps dernier : exit Régis Le Bris , et bonjour Olivier Pantaloni , coach corse expérimenté, spécialiste de la Ligue 2 mais pas forcément réputé pour son beau jeu, en tout cas, assez loin du « jeu à la lorientaise » installé dans le club quatre décennies plus tôt par Christian Gourcuff. Et pour s’assurer de conserver Laurent Abergel, le boss du FCL a également sorti le chéquier pour offrir un contrat XXL (jusqu’en 2029 plus une année en option) à son capitaine de 31 ans , tout en assurant que personne (parmi les joueurs) ne quittera le navire dans la tempête (à l’exception de quelques rares bons de sorties qui n’ont d’ailleurs pas été utilisés). En ne vendant aucun de ses meilleurs atouts, le club pouvait sérieusement se retrouver en danger financièrement - c’est un euphémisme - en cas de non-retour en Ligue 1. Car, comme la majeure partie des clubs français mais peut-être un peu plus encore que ses concurrents, le club morbihannais, habitué à régulièrement faire germer quelques pépites dans son centre de formation ou de faire singulièrement progresser des joueurs en post-formation, table sur les revenus de la vente des joueurs pour financer son important déficit structurel qui avait augmenté drastiquement à la faveur de nouvelles ambitions (finalement manquées) en 2023-2024. Certains auront mis du temps à se remettre de leur désillusion d’un non-départ, à l’image d’un Mohamed Bamba, le serial buteur arrivé en janvier 2024, qui n’a connu sa première titularisation en Ligue 2 que fin septembre (à Pau, 6e journée) avant de se blesser à la cheville cinq semaines plus tard pour quatre mois. Le choix de Pantaloni aussi a payé Pourtant, sportivement, il fallait quand même que la mayonnaise prenne car si sur la qualité des individualités à disposition, il n’y avait guère de doute qu’il s’agissait du plus bel effectif de Ligue 2, faire redémarrer une dynamique positive à un groupe qui vient de vivre une saison cauchemardesque n’est jamais une chose acquise d’avance. Quasiment onze mois plus tard, et alors que le FC Lorient n’a jamais eu une aussi forte moyenne de points, les choix forts de Loïc Féry, dont celui d’Olivier Pantaloni, ont payé. À lire sur le sujet Le FC Lorient tout proche du record de points… du club sur une saison de Ligue 2 Le retour parmi l’élite va permettre au FC Lorient de mettre en avant ses jeunes joueurs de talent et de les monétiser autrement qu’en Ligue 2. Cela ne lui évitera peut-être pas de se retrouver dans le rouge (comme d’autres au vu du marasme financier qui guette le football français) mais, au moins à court terme, l’horizon financier s’est sévèrement éclairci.