Neuf morts après qu’un VUS a percuté la foule dans un festival à Vancouver

Vancouver se réveille au lendemain d’une attaque meurtrière à la voiture-bélier lors d’un festival de rue communautaire philippin, qui a fait au moins neuf morts. Le chef intérimaire de la police de Vancouver, Steve Rai, a annoncé l’arrestation d’un Vancouverois de 30 ans pour l’attaque de samedi soir, au cours de laquelle un VUS a traversé à toute vitesse une rue bondée de Vancouver-Sud. Sur la plateforme de médias sociaux X, la police de Vancouver a indiqué qu’elle était « convaincue » que l’incident ne constituait pas un acte terroriste. Le bilan s’élevait à neuf morts dimanche à 3 h du matin. M. Rai a souligné que plusieurs personnes avaient également été blessées, mais que le nombre exact de victimes ne serait pas communiqué tant que les familles n’auraient pas été informées. Carayn Nulada a raconté avoir sorti sa petite-fille et son petit-fils de la rue et s’être servie de son corps pour les protéger du VUS noir qui a foncé au milieu de la foule lors du festival de la Journée Lapu Lapu, peu après 20 h. Elle a mentionné que la mère des enfants, qui est sa propre fille, a échappé de justesse au choc du VUS. Mme Nulada a témoigné que sa fille a pu se relever et que ses blessures étaient mineures, mais qu’autour d’elle, d’autres victimes étaient éparpillées au sol. « La voiture lui a heurté le bras et elle est tombée, mais elle s’est relevée et nous a cherchés parce qu’elle avait peur », a expliqué Mme Nulada, décrivant des enfants qui criaient et des victimes au visage pâle, gisant au sol ou coincées sous des véhicules. « J’ai vu des gens courir et ma fille tremblait », a-t-elle ajouté. Carayn Nulada se trouvait aux urgences de l’hôpital général de Vancouver, tôt dimanche matin, cherchant à avoir des nouvelles de son frère, qui a été renversé lors de l’attaque et a subi de multiples fractures. Les médecins l’ont identifié en présentant à la famille son alliance dans un flacon de pilules et ont déclaré qu’il était stable, mais qu’il serait opéré. Des témoins de l’attaque ont décrit des corps projetés par l’impact du VUS. Nic Magtajas a indiqué avoir vu un VUS foncer à toute vitesse dans la foule. « J’ai vu un groupe de personnes basculer, s’envoler sous l’impact de la voiture », a-t-il témoigné. Des vidéos ont filmé les conséquences de l’attaque, notamment les débris et les victimes éparpillés sur une longue portion de route. La police a indiqué qu’elle s’était produite autour de la 43e Avenue Est et de la rue Fraser. Les autorités ont précisé qu’un centre d’assistance ouvert 24 heures sur 24 avait été mis en place au centre communautaire Douglas Park, sur la 22e Avenue Ouest. « Des agents de la police de Vancouver et des professionnels des services aux victimes ont été déployés pour aider toute personne n’ayant pas pu contacter un proche présent au festival de Lapu Lapu », a expliqué le service de police de Vancouver sur X. Consternation Les dirigeants politiques ont exprimé leur consternation face à l’incident, le chef libéral Mark Carney s’étant déclaré dévasté par « les événements horribles » survenus au festival. Le chef conservateur Pierre Poilievre s’est dit choqué par la nouvelle de cette « attaque insensée », tandis que le chef bloquiste Yves-François Blanchet a parlé d’un « autre geste d’une terrible violence au sein d’une communauté venue vivre en paix ». Le chef du NPD, Jagmeet Singh, présent au festival quelques heures avant, s’est dit « horrifié ». Des membres de la communauté philippine se sont rendus à l’hôpital général de Vancouver pour soutenir les familles des victimes. Lourdes Venegas et son amie Teresita Landingin dînaient au restaurant lorsqu’elles ont appris l’attaque. « Nous avons donc décidé de venir au cas où nous pourrions aider nos compatriotes et le personnel ici », a indiqué Mme Venegas. Elles ont réconforté la famille Nulada en posant leurs mains sur leurs genoux et en priant. La Journée de Lapu Lapu doit son nom à un résistant autochtone des Philippines qui a lutté contre la colonisation espagnole au XVIe siècle.