La saison 5 de " You " sur Netflix s’assure lourdement que vous ayez bien compris les précédentes

La dernière saison de « You » avec Penn Badgley tient à faire passer un message aux fans : Joe Goldberg est un psychopathe et la série n’a rien de romantique. SÉRIE - ll est temps de refermer la cage, et de tourner la page. La saison 5 de You est sortie jeudi 24 avril sur Netflix et signe la fin des aventures de Joe Goldberg, le plus charmant des serial killers du petit écran. On retrouve Joe au sommet de sa forme, trois ans après son déménagement à Londres sous une fausse identité. Il est de retour à New York sous son propre nom, est devenu riche et célèbre grâce à son mariage avec Kate Galvin (la voisine qu’il stalkait par la fenêtre dans la saison 4) et a récupéré son fils Henry (après avoir tué sa mère Love Quinn dans la saison 3). Pour s’occuper, il reprend du service chez Mooney’s, la librairie où il a fait ses débuts, après que sa femme lui a généreusement acheté tout l’immeuble. Sa fameuse cage en verre est, elle aussi, de retour au sous-sol. La première moitié de la saison 5 reprend exactement le même schéma que les précédentes : Joe semble paisible, c’est-à-dire sans pulsion meurtrière, jusqu’à faire la rencontre d’une jeune femme. Après Guinevere Beck, Love Quinn, Marienne Bellamy puis Kate Galvin, sa nouvelle obsession s’appelle Bronte (comme l’autrice des Hauts de Hurlement, Emily Brontë). Alors qu’elle a fait effraction dans sa librairie, il lui offre un travail et un toit le temps qu’elle puisse vivre de ses pièces de théâtre. Et évidemment, après quelques conversations autour de la littérature, il finit par se persuader qu’elle est son âme sœur. La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. Au bout de cinq saisons, ce scénario vu et revu devient vite pénible, d’autant plus que le personnage de Bronte est peu appréciable. Malgré des intrigues parallèles extravagantes autour de sa puissante belle-famille, dont quelques meurtres et kidnappings, la série tourne en rond. Mais un gros twist à l’épisode 5 réveille notre attention. Comme le révélait déjà la bande-annonce, Joe se retrouve en une de la presse new-yorkaise, accusé d’être un meurtrier sur les réseaux sociaux. Cette chasse à l’homme donne un nouveau souffle à la saison et permet de faire revenir des fantômes du passé, comme Beck sous forme de flash-back, ou encore Nadia, l’étudiante qu’il a fait emprisonner à sa place à la fin de la saison 4. C’est aussi l’occasion pour les créateurs de You de faire des parallèles entre la fiction et la réalité. La seconde moitié de la saison évoque le tribunal populaire sur les réseaux sociaux, les failles du système judiciaire américain ou encore la montée en ligne des incels et des masculinistes, et leurs conséquences bien réelles sur les femmes dans la vraie vie. Alors que Joe demande conseille à sa belle-sœur pour redorer son image lors d’une interview, elle lui donne le mode d’emploi de tous les agresseurs présumés célèbres : faire un demi mea-culpa sans pleurer en direct, et compter sur le fait qu’être un homme blanc conventionnellement beau suffit à faire le reste. Sans grande subtilité, la saison prend alors un côté méta. Car dès son lancement en 2018, You cherchait à nous faire tomber amoureux de Joe, tout en étant les témoins de sa violence, pour montrer le « deux poids, deux mesures » de notre société. Dans la saison 5, Bronte, toujours amoureuse de Joe malgré ce qu’elle l’a vu faire, devient la personnification des spectateurs devant leur télé. L’acteur Penn Badgley s’est toujours dit effrayé par le fait que des fans romanticisent son personnage et rappelle à la moindre occasion sa dangerosité. Si certains ou certaines arrivaient encore à fantasmer sur Joe à ce stade, les scènes de violence particulièrement explicites cette saison devraient terminer de les convaincre. Même les derniers épisodes semblent être une réponse directe aux critiques qui accusent la série Netflix de glorifier les agresseurs, tant la stratégie de prédation de Joe est analysée et pointée du doigt. Qu’il termine ou non en prison, le message est (lourdement) passé. Et après cinq saisons dans son esprit dérangé, il est temps pour Joe comme pour nous d’arrêter d’écouter la petite voix dans sa tête. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des info