Solution alternative sans recourir à une assistance électrique, les pédale V’CHA veulent limiter l’effort du cycliste en pédalant. Frandroid a pu les tester lors de l’évènement Vélo in Paris. Une surface antidérapante. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Augmenter le rendement d’un vélo sans être pour autant un vélo électrique, c’est un peu le Graal de tout inventeur. Car si l’on veut se passer d’un kit d’électrification, les solutions sont rares et parfois un peu étranges. On se rappelle de la Superwheel aux ressorts intégrés dans une roue, qui n’a pas réellement percé sur le marché. Lors de notre visite au salon Vélo in Paris 2025, nous sommes tombés sur le stand d’un projet inédit, celui de Nicolas Moreau. Ce Français passionné de cycles a développé et breveté des pédales uniques, les V’CHA. Des pédales pour briller dans son club vélo La forme des pédales ressemble presque à la tête d’un club de golf, avec une surce plate au-dessus. Les pédales V’CHA reposent sur un bloc en inox pesant plus d’un kg chacune, soit 2 kg supplémentaire au total ! Elles apportent un lest sur l’avant, qui est allongé. Une forme allongée et un lest à l’avant. // Source : M. Lauraux pour Frandroid “Ceci ajoute un bras de levier au déploiement de la jambe, qui est d’autant réduit lorsque la pédale remonte”, précise le créateur. “Cela crée un déséquilibre permanent lors du pédalage, soit un surplus de couple permanent”. Source : M. Lauraux pour Frandroid Contrairement à une pédale classique, la V’CHA est asymétrique. Sa partie supérieure intègre une surface façon skateboard afin d’agripper la chaussure. Il faut ainsi bien se caler au démarrage, car les pédales ont tendance à tomber à la verticale. C’est un coup de main (enfin de pied) à prendre, mais cela devient assez naturel, comme pour des pédales avec cale-pieds. Un effet léger, afin de limiter l’effort ? Malgré le poids et la taille des pédales V’CHA, le pédalage ne paraît pas plus difficile dans les premiers mètres, ni plus facile. Installées sur un vélo de route classique lors de notre court essai, elles trouvent leur utilité lorsque vous êtes sur votre cadence de croisière. Preuve du poids déporté à l’avant. // Source : M. Lauraux pour Frandroid C’est à ce moment que l’on se sent légèrement « emmené » dans le mouvement des jambes. Soyons honnêtes, l’effet est très léger et ça n’a rien à voir avec la puissance supplémentaire d’une assistance électrique. Les pédales V CHA veulent créer un surplus de couple à vitesse de croisière, diminuant l’effort du cycliste. // Source : M. Lauraux pour Frandroid Néanmoins, chaque watt ou Nm supplémentaire fait la différence sur un vélo de route. Pour le quidam en vélo urbain – autre cible de ces pédales – c’est même le contraire, car l’effet permet de limiter l’effort à vitesse similaire. Le dilemme pour le cycliste est donc de savoir si le mouvement de ces pédales V’CHA surpasse véritablement la contrainte de poids. Pour le moment, le fondateur doit encore mesurer exactement l’impact au travers de tests avec des capteurs de puissance. Un prix élevé justifié ? Nous n’écrivons ici que notre avis, peut-être certes devant le discours du créateur. Mais dans le monde du cycle, la recherche d’un bras de levier différent, notamment au travers d’un allongement des manivelles, n’a jamais fait consensus. Sans preuve tangible d’une meilleure expérience au guidon, il pourrait être difficile de passer à l’acte d’achat. En effet, le prix des pédales V’CHA est assez élevé, entre 400 et 500 euros. Les amateurs d’innovations ne seront pas freinés face à ce montant. Nicolas Moreau vient légitimer ce tarif du fait de l’avantage d’une installation facile sur un autre vélo – contrairement à un kit d’électrification léger – et que la conception simple durera dans le temps. Les pédales V’CHA constituent dans tous les cas une belle découverte à nos yeux.