La deuxième sacre en sept ans pour le Blizzard

Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Bien qu’il se retrouve chaque année parmi l’élite de la Ligue de hockey junior A des Maritimes, le Blizzard d’Edmundston a eu besoin de sept ans pour revendiquer à nouveau le titre de champion des séries éliminatoires et s’offrir la Coupe Metalfab. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué de répéter l’exploit d’il y a sept ans pour cette concession qui, avant son déménagement au Centre Jean-Daigle, avait autrefois pignon sur rue à Dieppe. Particulièrement depuis l’arrivée de Simon Olivier à la barre du club, à l’aube de la campagne 2022-2023. Il y a deux ans, donc, malgré une brillante saison régulière, le Blizzard s’est écroulé en finale devant le rouleau compresseur des Mariners de Yarmouth. Ces derniers, si vous vous en rappelez, ont survolé la totalité du calendrier printanier sans subir une seule défaite. L’an dernier, c’est cette fois-ci une poussée tardive des Timberwolves de Miramichi en fin de campagne qui a complètement bouleversé les derniers mois. Menés par l’Acadien David Doucet, les T-Wolves ont foutu le bordel dans les prédictions en arrêtant son parcours jusqu’à la demi-finale de la Coupe Centenaire. Cette fois-ci, le Blizzard a fait en sorte de trouver minutieusement les éléments nécessaires pour rafler le titre. Ça n’a pas été facile, surtout devant le filet alors que les nombreuses blessures ont forcé le directeur général Steve MacPherson a partir continuellement à la chasse d’hommes masqués pour remplacer ceux perdus en cours de route. Notons que Jack Howatt, Simon Boucher, Clay Ryan et Sawyer Russell ont tous tenu la pôle position, avant que Frédéric Cousineau et Austin Caley ne viennent en dernier recours pour compléter la saison régulière. Le départ volontaire de l’un des meilleurs éléments à l’attaque, Justin Gionet, à quelques jours de la date limite des échanges, a aussi été un autre coup dur pour l’organisation. C’est sans oublier les blessures sérieuses de plusieurs joueurs importants, particulièrement Marco Martin, Fabrice Bourgeois et Mathieu Boucher en cours de route. Mais les voilà au sommet à moins de deux semaines d’entamer le tournoi de la Coupe Centenaire afin de coiffer la meilleure équipe junior A au pays. Le Blizzard, qui est justement vu comme la meilleure équipe au Canada, n’aura eu besoin que de 13 matchs pour obtenir son laissez-passer pour le rendez-vous national. En fait, seuls les Timberwolves sont parvenus à les battre ce printemps et il aura fallu la deuxième période de prolongation pour le faire. Plus impressionnant encore, depuis le 9 janvier, les hommes de Simon Olivier n’ont subi qu’une seule défaite en temps réglementaire et ç’a été aux mains des Tigres de Campbellton, il y a deux mois, par le compte de 5 à 0. Un rare match à oublier. Bref, le Blizzard présente une fiche de 29 gains, une défaite et un revers en prolongation à leur 31 derniers duels. Le pilote Olivier est évidemment très fier de ses hommes. «À l’exception d’une ou deux parties où les gars ne l’avaient pas, j’ai toujours eu le sentiment que cette équipe pouvait gagner chaque soir. Je savais que nous allions nous rendre jusqu’au bout. J’avais un bon feeling», affirme Olivier, qui a dû composer avec une sinusite dans les deux dernières semaines qui lui a fait perdre la voix en deux occasions. Simon Olivier est d’autant plus heureux que ses joueurs ont disputé, à son humble avis, les deux derniers matchs de la finale à son goût. «Les gars n’ont rien fait de spectaculaire. Ils ont gardé les choses simples et ils n’ont fait que jouer selon nos forces», dit-il. Quand on lui demande s’il s’attendait à savourer un championnat bien avant celui de jeudi au Wellness Centre, Olivier a hésité quelques instants avant de finalement répondre. «C’est sûr que la première année j’y croyais vraiment, confie-t-il. Mais c’était l’année des Mariners de Yarmouth. Puis l’an dernier, ç’a été le tour des Timberwolves. Bref, finalement, ça nous a pris trois ans pour construire un club champion.» Seulement trois joueurs de l’édition actuelle étaient présents lors de la première campagne de Simon Olivier avec le Blizzard en 2022-2023. Ils sont les joueurs de 20 ans Marco Martin et Jérémy Fortin, de même que le capitaine de 19 ans Philippe Collette. Notons toutefois que le défenseur Zachary Robichaud a aussi pris part à quelques rencontres, en 2022-2023, comme joueur affilié. La chimie, la profondeur et l’expérience auront fait la différence Un désir de vaincre à toute épreuve, une chimie hors de l’ordinaire et des rôles pré-établis pour chacun que tous acceptent sans rechigner. Voilà, en gros, le secret du Blizzard d’Edmundston selon les joueurs interrogés. «Les gars sont plus proches cette saison, révèle Marco Martin. Sans rien enlever aux équipes de mes deux premières saisons, la chimie est vraiment spéciale cette année. Tout le monde travaille fort et tout le monde accepte son rôle.» Le capitaine Philippe Collette en est un autre qui vante la chimie qui lie tous les joueurs. «La différence entre cette saison et les deux précédentes, c’est la chimie et l’expérience de plusieurs joueurs. Un gars comme Zachary Lessard a pris part à la finale de la LHJMQ, il y a un an, avec le Drakkar de Baie-Comeau. Marco, Jérémy (Fortin) et moi avons pour notre part participé à la finale de 2023 contre Yarmouth. Marco et moi avons aussi gagné la Coupe Telus en 2022», raconte Collette. «C’est la profondeur qu’on retrouve au sein de notre équipe qui fait en sorte que nous avons gagné chaque série rapidement», mentionne Jérémy D’Astous, qui a réussi pas moins de sept buts et six matchs dans les quatre duels de la finale. «Les entraîneurs ont également fait un travail extraordinaire. Ç’a été un sentiment incroyable de soulever la coupe, jeudi soir. C’était mon premier championnat au niveau junior et ç’a été tout un feeling», poursuit D’Astous. Carl-Anthony Massé, qui a été choisi le joueur le plus utile des séries, assure que tous les joueurs de l’équipe sont encore affamés et comptent bien aller jusqu’au bout au tournoi de la Coupe Centenaire à Calgary. «Nous voulons aller là-bas pour prouver que nous méritons d’être considérés comme la meilleure équipe au pays, souligne Massé. Nous sommes affamés. Ce titre de meilleure équipe au pays, c’est pour nous davantage une source de motivation qu’une source de distraction.» Pour le défenseur Zachary Robichaud, il ne fait aucun doute que l’équipe va se présenter à Calgary avec l’objectif de ramener la Coupe Centenaire à la maison. Et pas question, dit-il, de se mettre trop de pression avec le fait que l’équipe est vue comme la meilleure au Canada. «Nous sommes déjà concentrés là-dessus, lance-t-il. Oui nous avons un bon club et les autres équipes nous attendent probablement de pied ferme, mais nous ne nous mettons pas de pression avec ça. Nous allons prendre ça un match à la fois et nous améliorer de partie en partie.»