L’ONU a appelé à la “retenue maximale” les deux puissances nucléaires, engagées dans une escalade depuis l’attaque qui a fait 26 morts mardi au Cachemire indien. Cet article est issu de Réveil Courrier. Chaque matin, dès 6 heures, un résumé de l’actualité du jour. “La tension monte à la LoC [la ligne de contrôle, la frontière de facto au Cachemire] ”, titre samedi 26 avril le journal indien The Hindu, au lendemain d’un bref échange de tirs de l’Inde et du Pakistan à travers cette ligne. Ces coups de feu le long de leur frontière “très surveillée et contestée” dans la région du Cachemire “aggravent les tensions entre les deux voisins dotés de l’arme nucléaire”, quelques jours seulement après l’attaque qui a causé mardi la mort de 26 civils au Cachemire indien, note le New York Times. L’armée indienne a confirmé qu’il y avait eu des tirs limités à l’arme légère qui, selon elle, avaient été initiés par le Pakistan, ajoutant qu’elle y avait “répondu efficacement”. Le Pakistan n’a pas immédiatement commenté l’incident. “Par le passé, chaque camp s’est accusé mutuellement d’avoir déclenché des accrochages frontaliers au Cachemire, dont chacun revendique l’intégralité”, rappelle The Guardian. Les tirs sont survenus peu après un appel de l’ONU aux deux pays rivaux à faire preuve d’une “retenue maximale”, relève le journal britannique. “Nous exhortons les deux gouvernements […] à la retenue maximale et à s’assurer que la situation ne se détériore pas”, avait déclaré, jeudi soir, le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric. L’Inde continue de traquer les auteurs de l’attaque meurtrière de mardi. La police indienne a déclaré avoir identifié trois assaillants présumés affiliés au groupe militant Lashkar-e-Taiba, basé au Pakistan, qui, selon elle, étaient impliqués dans le massacre de touristes indiens de mardi. Vendredi, “une chasse à l’homme” était en cours pour retrouver les assaillants “dans les montagnes densément boisées” entourant le site de l’attaque dans le sud du Cachemire, selon les mots du journal britannique. Le chef de l’armée s’est rendu sur place pour évaluer la situation sécuritaire, indique The Hindu. Et lors d’opérations de recherche, les autorités indiennes ont détruit à l’explosif les maisons de deux personnes soupçonnées d’être à l’origine de l’attaque de Pahalgam. Ces derniers jours, observe le Guardian, les relations entre l’Inde et le Pakistan “ont plongé à leur plus bas niveau depuis des années”. New Delhi accuse Islamabad de soutenir le “terrorisme transfrontalier” après l’attaque perpétrée mardi, que le journal décrit comme “la pire contre des civils dans le Cachemire contesté à majorité musulmane depuis un quart de siècle”. Une escalade de mesures de rétorsion s’est depuis engagée. Le gouvernement indien a décidé, mercredi, de suspendre le traité de 1960 sur le partage des eaux entre les deux États, la fermeture du principal poste-frontière terrestre et l’expulsion de diplomates. Le Pakistan a répliqué, jeudi, avec notamment la fermeture de son espace aérien aux compagnies aériennes indiennes. Alors que New Delhi et Islamabad se sont déjà livré trois guerres depuis leur partition dans la douleur en 1947, le quotidien pakistanais Dawn mettait en avant sur son site, samedi, un article citant un “spécialiste de la défense indien” ne croyant pas à une “guerre […] entre l’Inde et le Pakistan à propos de la tragédie de Pahalgam”. Le principal facteur étant, selon lui, “le facteur chinois” : il y aurait “trop de troupes déployées à la frontière chinoise, et il ne serait pas possible pour l’Inde de les déplacer immédiatement”. “Mais”, prévient Dawn, “cela ne signifie pas que les tambours de guerre s’arrêteront de sitôt. Le Premier ministre [indien] Narendra Modi est l’un des rares dirigeants indiens à croire au maintien du prétexte de la guerre, car cela convient à sa politique.” Courrier international L’Inde cultive son ambiguïté stratégique Au Cachemire, un nouveau train pour “accroître l’influence de New Delhi” En Inde, l’histoire utilisée comme “arme” par les nationalistes hindous La justice indienne confirme la fin de l’autonomie du Cachemire Elon Musk, géniteur prolifique à la tête d’un “harem de femmes” Aux États-Unis, Shein augmente ses prix jusqu’à 377 % Pierre-Éd