"Une forte attente d'Europe" sur la scène mondiale : face à la "désillusion américaine", Villeroy de Galhau appelle le Vieux continent à saisir une "opportunité historique" Le gouverneur de la Banque fait valoir le statut de "puissance d'équilibre" de l'Europe au coeur d'un monde secoué par la nouvelle ère Trump aux Etats-Unis Francois Villeroy de Galhau, à Davos, le 22 janvier 2025 ( AFP / FABRICE COFFRINI ) "Les politiques de cette administration Trump jouent contre l'économie américaine et malheureusement, par ricochets, contre l'économie mondiale". Face à ce qu'il qualifie de "désillusion américaine", le gouverneur de la Banque de France a dit percevoir lundi 28 avril "une forte attente d'Europe" de la part des pays hors Etats-Unis, et a souhaité que la France et l'Europe "ne ratent pas cette opportunité historique". De retour de Washington où il a participé aux réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI, François Villeroy de Galhau a affirmé sur RTL y avoir "senti pour la première fois une forte attente d'Europe de la part des partenaires internationaux hors États-Unis. Parce que l'Europe est une puissance d'équilibre dans ce monde instable, un modèle attractif sur le plan social et environnemental". "Le protectionnisme, ça ne marche pas" En Europe, a-t-il assuré, "il n'y aura pas d'inflation supplémentaire, ni cette année ni l'année prochaine", et "nous ne voyons pas de récession". Parallèlement, il s'est dit "frappé par une forme de désillusion américaine : les politiques de (Donald) Trump ne marchent pas et l'économie américaine est malheureusement en voie de retournement négatif". "C'est une des meilleures économies du monde. On attendait au mois de janvier, quand monsieur Trump a été installé comme président, une croissance américaine autour de 2,5%, beaucoup plus que l'Europe. Aujourd'hui, la plupart des prévisionnistes que j'ai rencontrés sont entre 0 et 1% de croissance attendue à la fin de l'année, c'est donc un freinage incroyable. Il y en a même qui attendent la récession américaine. Pourquoi ? Parce que le protectionnisme, ça ne marche pas". Reprenant le thème de la "mobilisation générale" qu'il a développé dans sa lettre annuelle au président de la République, en début de mois, il a appelé à "se mettre ensemble, Français et Européens, pour relever le drapeau". "Les années Trump, c'est une inquiétude légitime pour tout le monde. Mais si nous le voulons, si nous saisissons cette opportunité, c'est le moment de la France et de l'Europe. Ne ratons pas cette occasion historique", a-t-il ajouté.