Les musulmans du Var "sous le choc" après l'assassinat d’un homme dans une mosquée du Gard

Les représentants du culte musulman dans le Var ont réagi à l’assassinat perpétré dans le Gard, vendredi dernier. Parmi les fidèles musulmans, c’est d’abord un "sentiment d’injustice" qui prédomine.: "L’assaillant s’est fait passer pour un musulman et a profité d’un moment d’inattention pour tuer sa victime. Donc on ne sait plus à qui faire confiance", témoigne Abdeslem Aissati, le président de l’association cultuelle propriétaire de la mosquée du Pont-du-Las à Toulon. "Nous sommes tous sous le choc, poursuit le président départemental du conseil régional du culte musulman (CRCM). C’est un acte qui vient se rajouter à tous les actes commis et pas toujours dénoncés à leur juste valeur. C’est une bonne chose que l’assaillant s’est rendu à la justice, mais j’espère qu’ils ne vont pas faire passer ça sous un prétexte psychiatrique." Rondes supplémentaires À la Grande mosquée de La Seyne-sur-Mer, qui accueille entre 2.000 et 4.000 fidèles chaque jour, Hakim Kerroumi, le président de l'Association culturelle des musulmans de La Seyne (ACMS) pense d’abord à la sécurité des personnes: "J’ai envoyé un message rapidement en leur demandant d’être très vigilants, d’avoir un esprit alerte en chaque instant et de faire attention aux personnes qui auraient un comportement suspect." La direction du plus grand lieu de culte musulman du Var, en contact permanent avec les forces de l’ordre, va également demander des rondes de police supplémentaires afin de dissuader "des personnes qui pourraient mimer le geste de cette personne dérangée qui a tué dans le Gard". "À l’abri de rien" Sur la commune de La Garde, Said Hichouri, le président de l’Association culturelle des musulmans tient lui aussi à s’adresser aux personnes aux fidèles de la mosquée: "C’est arrivé dans le Gard tout près de chez nous, donc forcément cela a un impact ici aussi. Lorsqu’une personne doit fermer la mosquée par exemple, on lui demande de ne pas se retrouver seule et de se faire accompagner. Aujourd’hui malheureusement on n’est à l’abri de rien." Selon lui, cet acte anti-musulman est à remettre dans un contexte particulier: "Je crois que tous les discours médiatiques et politiques qu’on peut voir participent de ces actes islamophobes. On fera passer un message vendredi."