Proche-Orient: Amnesty: "Le monde assiste à un génocide en direct" à Gaza

L’ONG Amnesty International publie publié mardi son rapport annuel sur les droits humains et dénonce un «génocide en direct» à Gaza. Proche-Orient : Amnesty: «Le monde assiste à un génocide en direct» à Gaza Une femme palestinienne pleure sur le corps enveloppé d’une personne tuée lors d’une frappe israélienne, à l’hôpital Al-Shifa à Gaza City, le 28 avril 2025. AFP «Le monde assiste sur ses écrans à un génocide en direct» commis par Israël dans la bande de Gaza, dénonce la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, en préface du rapport annuel de l’organisation sur les droits humains dans le monde publié mardi. «Depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle le Hamas a commis des crimes terribles contre des citoyens d’Israël et pris en otage plus de 250 personnes, le monde assiste sur ses écrans à un génocide en direct. Les États ont regardé, comme s’ils étaient impuissants, Israël tuer des milliers de Palestiniennes et de Palestiniens, massacrant des familles entières sur plusieurs générations et détruisant des habitations, des moyens de subsistance, des hôpitaux et des établissements scolaires», écrit-elle. Dans la section du rapport consacrée à la région Moyen-Orient, Amnesty réitère ses accusations de «génocide», déjà formulées fin 2024 et catégoriquement rejetées par les autorités israéliennes. «Les recherches d’Amnesty International ont montré qu’Israël avait perpétré des actes interdits par la Convention sur le génocide, dans l’intention spécifique de détruire la population palestinienne de Gaza, commettant ainsi un génocide», écrit l’organisation. «Catastrophe humanitaire» Le rapport cite notamment des «homicides», des «atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de civils», des «déplacements et disparitions forcées», l'«imposition délibérée de conditions de vie destinées à entraîner la destruction physique de ces personnes». La guerre à Gaza a été déclenchée par les attaques sans précédent en Israël du Hamas palestinien le 7 octobre 2023, causant la mort de 1218 personnes côté israélien, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens. Le Hamas a également enlevé 251 personnes ce jour-là, dont 58 sont toujours retenues à Gaza et 34 sont mortes, selon l’armée israélienne. Les représailles d’Israël, qui a juré d’annihiler le mouvement islamiste palestinien, ont depuis tué au moins 52’243 personnes à Gaza, là encore majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire, considérés fiables par l’ONU. Le rapport d’Amnesty souligne également que près de 1,9 million de Palestiniens, soit 90% de la population gazaouie, a été déplacé depuis le début de la guerre, et accuse Israël d’avoir «provoqué délibérément une catastrophe humanitaire sans précédent». Le droit international mis à mal Israël contrôle tous les flux d’aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza, et les a totalement interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l’effondrement d’un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants. Dans son rapport, Amnesty fustige l’attitude de la communauté internationale, qui «n’a pas pris de mesures dignes de ce nom pour mettre fin aux atrocités commises par Israël à Gaza». «Des grandes puissances, dont les États-Unis et de nombreux pays d’Europe de l’Ouest ont soutenu publiquement les actes d’Israël, mettant ainsi à mal la valeur universelle du droit international», souligne le rapport, en rappelant les mesures prises par les institutions de justice internationale. La Cour internationale de justice a ordonné des mesures provisoires à l’encontre d’Israël, dont ce dernier «a fait fi», souligne Amnesty, et la Cour pénale internationale (CPI) a délivré en 2024 des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. «Un test» La CPI avait également émis un mandat d’arrêt contre le chef militaire du Hamas Mohammed Deif, annulé après l’officialisation récente de la mort de ce dernier dans une frappe israélienne en juillet 2024.