Le Bloc perd des plumes

La libérale Nathalie Provost l’a emporté facilement dans Châteauguay-Les Jardins de Napierville, sur la Rive-Sud. Aussi bien sur la couronne nord de Montréal que sur la Rive-Sud, les libéraux ont ravi des sièges au Bloc québécois, qui a connu une mauvaise soirée dans ce coin de pays. À Laval, aucune surprise : les quatre circonscriptions sont restées libérales. Dans Terrebonne, dans Mirabel et dans Rivière-du-Nord, pas de changement non plus au moment de mettre sous presse. Le Bloc y a conservé ses sièges. Par contre, Thérèse-De Blainville a échappé au Bloc, tout comme Rivière-des-Milles-Îles, perdue par Luc Desilets. La libérale Linda Lapointe reprend donc le siège qu’elle a détenu de 2015 à 2019. PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le libéral Carlos Leitão, ancien ministre provincial, lors d’une visite dans une usine de Saint-Eustache, le 15 avril dernier Sans surprise, le candidat libéral Carlos Leitão – ministre des Finances provincial dans le gouvernement de Philippe Couillard – l’a emporté extrêmement facilement dans Marc-Aurèle-Fortin, sur l’île de Laval. Pour ce retour en politique, M. Leitão a hérité de cette circonscription qui était une valeur sûre – à 83 ans, Yves Robillard, qui y était député depuis 2015, avait décidé de ne pas se représenter. La Rive-Sud teintée de rouge La soirée a été particulièrement difficile pour le Bloc sur la Rive-Sud de Montréal. Le député bloquiste sortant Denis Trudel a essuyé un revers dans Longueuil–Saint-Hubert, une circonscription qui vient d’être l’objet d’un redécoupage électoral. La Prairie–Atateken est aussi passée du Bloc québécois aux libéraux. Alain Therrien, leader parlementaire du Bloc, a mordu la poussière. Mont-Saint-Bruno–L’Acadie, qui avait élu le bloquiste Stéphane Bergeron les deux dernières fois, est revenue aux libéraux, la bloquiste Noémie Rouillard subissant la défaite aux mains de Bienvenu-Olivier Ntumba. Dans Brossard–Saint-Lambert, Alexandra Mendès obtenait 58,4 % des suffrages, selon le décompte réalisé autour de minuit. Nouvelle venue en politique, Nathalie Provost – qui avait été débaptisée par son chef Mark Carney lors d’un discours en Nouvelle-Écosse – l’a emporté facilement dans Châteauguay–Les Jardins-de-Napierville. Blessée lors de la tuerie à l’École polytechnique, Mme Provost milite depuis longtemps pour un meilleur contrôle des armes à feu. En entrevue avec Radio-Canada, elle a parlé de sa fierté de représenter cette circonscription qui est en bonne partie agricole. Elle a souligné avoir choisi de faire le saut en politique pour défendre ses valeurs et non dans l’espoir d’avoir un poste de ministre. En fait foi le fait, a-t-elle ajouté, qu’elle s’est portée candidate quand les libéraux, encore dirigés par Justin Trudeau, étaient au plus bas dans les sondages. C’est dire à quel point, a-t-elle dit, elle pouvait vivre « avec l’idée d’être députée de l’opposition ».