Des céramiques contemporaines font écho aux vestiges du Musée de la Compagnie des Indes à Port-Louis
« À l’occasion d’un voyage en Bretagne, je suis venue visiter le Musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis. Je me suis retrouvée au royaume de la céramique. C’est d’autant plus formidable que je ne m’y attendais pas », s’émerveille encore, vendredi 25 avril, Florence Corbi, céramiste basée à Lyon, jour de l’inauguration de son exposition dans ce lieu qui l’a touchée. Passionnée par la porcelaine, la sculptrice a été ravie de découvrir l’importante collection de porcelaines de Chine du XVIIIe siècle, réalisées pour l‘exportation vers l’Europe et réunie à Port-Louis. Cette dernière a effectué des résidences en Chine, dont à Dehua, berceau de la porcelaine blanche. Les œuvres de Florence Corbi sont exposées parmi les collections permanentes du Musée de la Compagnie des Indes. (Le Télégramme/Pauline Le Diouris) « Des pièces abandonnées dans les fonds marins » L’artiste travaille depuis toujours sur des pièces qui donnent l’impression qu’elles ont été déformées par la nature : « des pièces abandonnées dans les fonds marins ». C’est là que les coïncidences commencent à s’additionner. Au moment où l’artiste entre en contact avec le Musée, à la suite de la forte impression que lui a laissé sa visite, il s’y prépare une exposition particulière : « Fortune et infortunes, l‘escadre de Chine et le naufrage du Prince de Conty » qui retrace l’histoire exceptionnelle et romanesque de cette frégate de la Compagnie des Indes. La cargaison, qui contenait des porcelaines, a passé 250 ans dans la mer. « Quand Florence nous a adressé un book, j’ai vu ses objets blancs qui ont fait écho à ceux qui étaient dans notre Musée. Ils donnent l’impression que des forces les ont contrariés et cabossés, qu’ils ont été colonisés par des éléments vivants. Exactement comme les objets du Prince de Conty. C’est naturellement que l’on s’est dit qu’il fallait que ces œuvres contemporaines trouvent place parmi les autres », a commenté Brigitte Nicolas, directrice du Musée de la Compagnie des Indes. Les œuvres de Florence Corbi sont exposées parmi les collections permanentes du Musée de la Compagnie des Indes. (Le Télégramme/Pauline Le Diouris) « Une harmonie » Les 35 créations de Florence Corbi ont été disposées parmi les vestiges et autres porcelaines qui ont déjà plusieurs siècles. Il n’est pas aisé de les repérer au premier coup d’œil. « Le placement s’est fait naturellement. Il y a une harmonie qui s’en dégage car cela a été simple », ajoute la directrice. « Je suis émue de voir mes sculptures parmi les pièces naufragées qui ont vécu ce que moi je recrée », a abondé la céramiste. Dans les vitrines, un écho à travers les siècles s’offre aux visiteurs. Pratique Newsletter Les immanquables à Lorient Les faits marquants à Lorient, du lundi au vendredi dès 17h30 Adresse e-mail Nos autres newsletters