(New York) L’une des victimes présumées d’Harvey Weinstein a réitéré mercredi qu’elle avait été « violée » par l’ex-producteur de cinéma à son procès à New York, où elle a dû témoigner pour la deuxième fois après l’annulation d’une condamnation de l’ancien magnat hollywoodien. Agence France-Presse Miriam Haley s’est remémorée avec douleur ce jour de juillet 2006 où elle a accepté une invitation dans l’appartement new-yorkais d’Harvey Weinstein, alors tout puissant dans le milieu du cinéma, tandis qu’elle était une jeune assistante de production en quête de travail. À l’époque, elle avait déjà rencontré Harvey Weinstein et avait déjà refusé ses avances, mais la jeune femme née à Helsinki venait de terminer un contrat sur une émission de télé produite par le magnat. Dans l’appartement du quartier chic de Soho, elle raconte qu’Harvey Weinstein s’est rapidement « jeté » sur elle et l’a « embrassée » de force, alors qu’elle tentait de résister. « Je me suis levée » du canapé, « il s’est levé aussi », ajoute-t-elle, assise entre le juge et les jurés. Miriam Haley raconte, comme lors du premier procès en 2020, qu’Harvey Weinstein l’a alors poussée dans une chambre puis sur un lit, où il la tenait de tout son poids et « avec beaucoup de force ». « Je n’ai pas pu m’échapper de lui, je me suis dit : “je me fais violer, voilà c’est comme ça” », poursuit-elle. En larmes, elle explique avoir demandé à Harvey Weintsein d’arrêter, parce qu’elle avait ses règles. Mais l’accusé lui a retiré son tampon et l’a forcée à subir un cunnilingus, dit-elle entre les sanglots. PHOTO MICHAEL NAGLE, VIA REUTERS Harvey Weinstein De l’autre côté de la salle d’audience, Harvey Weinstein, 73 ans, secoue parfois la tête comme pour réfuter son récit. Le reste du temps, il écoute, attentif et impassible, la tête posée sur une main, son autre bras appuyé sur le dossier de son fauteuil roulant. Diminué par de nombreux problèmes de santé, il a obtenu de pouvoir dormir à l’hôpital, et non en cellule, pendant le procès. Harvey Weinstein est rejugé après l’annulation retentissante en 2024, par la Cour d’appel de New York, de sa condamnation à 23 ans de prison en 2020 pour viol et agression sexuelle, notamment sur Miriam Haley. Celui dont la chute a entraîné la vague #metoo comparaît détenu, car il a aussi été condamné en Californie pour viol. Le témoignage de Miriam Haley, l’une des trois accusatrices au procès, se poursuit mercredi avec le contre-interrogatoire de la défense, qui compte souligner qu’elle avait gardé contact avec Harvey Weinstein malgré l’agression qu’elle raconte.