ArcelorMittal: rassemblement à Dunkerque après l’annonce de centaines de suppressions de postes

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi matin à Dunkerque à l'appel de la CGT, pour protester contre le plan de suppression d'environ 600 postes annoncé par ArcelorMittal dans ses sites du Nord et de l'Est de la France, dont une majorité dans cette ville portuaire. "Confisquons les dividendes", "Nationalisation d'ArcelorMittal", peut-on lire sur des pancartes, en référence au propriétaire indien du géant de la sidérurgie. Arnaud, 48 ans, responsable dans la maintenance électrique, se dit "très inquiet" pour l'avenir. "Ca fait maintenant quelques années où toutes les installations dégradent, on n'a quasiment plus de budget de maintenance (...) notre usine est en train de crouler, on voudrait fermer, mais on ne s'y prendrait pas mieux". Plusieurs responsables politiques, dont le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure, le député divers gauche François Ruffin et la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier étaient présents aux côtés des manifestants. Ils ont dénoncé dans un communiqué ces suppressions d'emplois alors que le géant de la sidérurgie est bénéficiaire et a été soutenu par des aides publiques ces dernières années. "Si ArcelorMittal ne veut pas prendre ses responsabilités, que l'État prenne les siennes, et que nous puissions avoir, dans cette logique de souveraineté retrouvée, (...) la capacité pour l'État à nationaliser, de manière temporaire ou définitive, en sorte que les salariés ne soient pas abandonnés", a déclaré Olivier Faure. Outre une intervention de l'État, les élus ont réclamé la relance du projet de décarbonation des sites, une protection douanière face à la concurrence de l'acier chinois et une entrée de l’État au capital. Ils réclament "zéro licenciement". Fin 2024, ArcelorMittal avait suspendu son projet d'investissement massif -à hauteur de 1,8 milliard d'euros dont plus de 800 millions d'aide promise par l'Etat- dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l'acier produit en Europe. Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d'économies pour regagner sa compétitivité en Europe, portant sur 1.400 postes. Le plan présenté le 23 avril prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le Nord de la France, touchant les fonctions support – délocalisées vers l'Inde – mais aussi la production. Ces suppressions concernent les usines de Dunkerque et Mardyck dans le Nord, mais aussi Florange (Moselle), Basse-Indre (Loire-Atlantique), Mouzon (Ardennes), Desvres (Pas-de-Calais) et Montataire (Oise), qui emploient au total quelque 7.100 salariés. Dunkerque est le site le plus touché, avec plus de 290 postes concernés, dont 177 dans l'opérationnel, selon la CGT.