La semaine noire annoncée dans les trains de la SNCF ne sera pas, si elle se confirme, sans conséquences sur la fréquentation de la Côte d’Azur. Rappelons que les agents du matériel seront en grève 48 heures à partir de ce mardi 6 mai, les conducteurs les rejoindront à partir de mercredi 7 et les contrôleurs ont déposé un préavis de vendredi 9 à dimanche 11. Au total, ce sont trois catégories de cheminots qui envisagent de bloquer l’un des week-ends les plus importants pour le tourisme national, et plus particulièrement azuréen. Conséquence immédiate: les voyageurs qui avaient prévu de passer le week-end sur la Côte d’Azur se tournent vers des solutions alternatives. Les avions étant déjà quasi pleins à destination de la Méditerranée, ils sont très nombreux à se rendre sur l’application BlaBlaCar, la plate-forme de covoiturage qui met en relation des conducteurs ayant des places disponibles avec des passagers voyageant dans la même direction BlablaCar, interrogé par Nice-Matin, indique enregistrer ces jours-ci une augmentation de 50% des recherches sur le week-end du 8 mai pour du covoiturage! Rien que sur les trajets Paris-Nice, ou Paris-Toulon, il y a trois fois plus de demandes qu’en temps normal. Sur les lignes de bus gérées par BlaBlaCar, l’augmentation de la fréquentation est déjà de 20%. Des taux qui devraient s’accroître lorsque les annulations, train par train, seront connues. "Dès qu’une grève ou une perturbation pointe le bout de son nez, nous sommes le Plan B", se félicite la direction de BlaBlaCar, contactée par Nice-Matin. Le taux d’occupation des hôtels azuréens affecté Pour Eric Abihssira, président de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme (FHRT) Nice Côte d’Azur, cette grève est un coup dur porté à la Côte d’Azur. "Elle ralentit le niveau de réservations. Je considère qu’à un moment donné, il faut trouver une solution. Cette entreprise est historiquement dans le cœur des Français, dans notre patrimoine, notre ADN. Pourtant, année après année, grève après grève, on ternit l’institution. Les syndicats ont une responsabilité. Ce n’est pas remettre en cause le droit de grève, mais n'y a-t-il pas d’autres moyens, une alternative pour ne pas impacter l’activité et les vacances des Français?" Eric Abihssira constate "un ralentissement" pour le week-end du 8 mai. "On sent que les gens sont attentistes. Il reste des disponibilités, alors que le week-end du 1er mai, c’était carton plein partout". Le président de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme Nice Côte d’Azur estime que cette grève va avoir un impact sur la fréquentation globale du week-end, même s’il ne note pas pour l’instant d’annulations dans son propre établissement, le Best Western Plus Nice Cosy Hôtel. Mais les tractations syndicales étant toujours en cours, les voyageurs attendent la confirmation de l’annulation de leur train pour jeter l’éponge au dernier moment s’ils ne trouvent pas de solution pour rejoindre la Côte. "Pour le week-end du 1er mai, nous étions complets dès les 25 ou 26 avril. Là, nous ne sommes qu’à 75% de taux d’occupation", note Eric Abihssira.