L'actrice critique la lenteur de la justice, soulignant la difficulté pour les victimes de se reconstruire sans soutien adéquat. Sara Forestier a quitté le tournage de Bonhomme en 2017 et a déposé plainte en 2023 pour un geste violent présumé de Nicolas Duvauchelle. Vendredi soir, l’actrice Sara Forestier était invitée à réagir au retour en salles de Gérard Depardieu. Mais son intervention a rapidement pris une autre tournure : face à un avocat, elle a évoqué les lenteurs de la justice, s’appuyant sur sa propre expérience dans une affaire l’opposant à l’acteur Nicolas Duvauchelle. Un tournage interrompu et une plainte déposée six ans plus tard Les faits remontent à 2017, lors du tournage du film Bonhomme, réalisé par Marion Vernoux. À l’époque, Sara Forestier partageait l’affiche avec Nicolas Duvauchelle. Mais le tournage a tourné court pour la comédienne, qui a quitté le projet de manière soudaine. Elle fut alors remplacée par Ana Girardot. Pendant plusieurs années, l’affaire n’a pas été rendue publique. Ce n’est qu’en mars 2023 que Sara Forestier a déposé plainte, selon le parquet de Paris. L’actrice a expliqué avoir été victime d’un geste violent de la part de son partenaire. "Il me gifle, je dis devant tout le monde : ‘Il m’a giflée, vous m’emmenez immédiatement au commissariat’", a-t-elle confié à Mediapart. Jusqu’à présent, Nicolas Duvauchelle a toujours nié les faits. Dans une publication Instagram, il a déclaré : "Je n’ai jamais touché Sara Forestier." Il a aussi assuré que "plusieurs témoins étaient présents, dont la réalisatrice", et a évoqué une enquête en cours. L’acteur a par ailleurs annoncé son intention de porter plainte contre les personnes qui continueraient à relayer ces accusations. Une procédure trop lente, selon l’actrice Interrogée vendredi 2 mai sur BFMTV, Sara Forestier a profité de son passage à l’antenne pour évoquer la lourdeur de la machine judiciaire. Opposée à un avocat sur ce point, elle a dénoncé une procédure beaucoup trop longue. "En tant que victime, j’ai porté plainte contre un agresseur, un homme qui m’a frappée dans le cadre de mon travail, la justice a été extrêmement défaillante, ça a pris beaucoup trop de temps", a-t-elle affirmé. Alors que son interlocuteur évoquait l’intérêt du temps long pour permettre aux accusés de réfléchir à leurs actes, la comédienne de 38 ans a mis en avant la détresse des victimes qui doivent souvent se reconstruire sans accompagnement. "En attendant, j’ai dû me reconstruire seule", a-t-elle confié. Elle a également insisté sur le caractère systémique de cette lenteur : "Entendez que pour énormément de personnes, la justice est extrêmement défaillante."