Si la durée moyenne du chômage a légèrement baissé grâce à la réforme, l’allocation chômage moyenne a baissé de six euros par jour. EMPLOI - Selon un rapport final d’évaluation publié ce jeudi 3 avril, la réforme de l’assurance chômage mise en œuvre à partir de 2019 a permis de réduire de 12 % la durée moyenne du chômage. Seul hic, celle-ci a également eu pour effet de diminuer de 18 % l’allocation moyenne. Soit 6 euros par jour. « Cette réduction est d’autant plus forte que les parcours d’emploi sont fractionnés », a d’ailleurs relevé le président du comité d’évaluation de la réforme, l’économiste suisse Rafael Lalive, lors d’une présentation à la presse. Le changement de calcul du salaire journalier de référence « a uniquement stimulé la reprise d’emplois peu durables », soit les missions d’intérim et CCD de moins de six mois, selon le rapport de la direction des études du ministère du Travail, la Dares. « Du côté des salariés qui enchaînent les contrats courts et les périodes de chômage, nombreuses sont les personnes interrogées qui déclarent ne pas comprendre les principes qui sous-tendent le calcul de leurs allocations. Elles perçoivent cependant une dégradation générale de leurs conditions d’indemnisation », précise le texte. Les allocataires concernés « sont peu qualifiés, peu diplômés, ils ont des emplois moins stables » et « sont plus souvent bénéficiaires des minima sociaux », a ainsi expliqué Rafael Lalive. Concernant le relèvement de quatre à six mois de travail pour avoir droit à l’assurance chômage (condition d’affiliation), « on a un petit effet sur la durabilité des emplois, mais il est vraiment très léger », a ajouté l’économiste. Parmi les pistes d’explication envisagées par les chercheurs sur ce manque d’effet, « les incitations à privilégier l’emploi durable ne sont pas toujours correctement perçues », faute d’explications par les conseillers de France Travail. Enfin dans certains secteurs « l’emploi durable n’est pas systématiquement préféré, ni par les employeurs, ni par leurs salariés », le recours à l’assurance chômage faisant office de « filet de sécurité », « dans des secteurs présentant des conditions de travail pénibles (horaires décalés, travail physique, éloignement des transports…) », selon le rapport. À l’autre bout de l’échelle des salaires, la dégressivité des allocations à partir du 7e mois d’indemnisation pour les plus hauts revenus a réduit en moyenne de 20 jours leur durée au chômage, et même de 45 jours pour ceux dont l’allocation a été réduite de 30 %. De plus « la dégressivité accélère le retour à l’emploi sans perte de salaire de base, ni modification des chances d’accéder à un CDI », ont constaté les chercheurs. Pour cette population, la réforme a permis de réduire de 35 % les dépenses d’assurance chômage, auxquels s’ajoutent 30 % de prélèvements supplémentaires sur les emplois repris plus tôt. Décidée par décret en juillet 2019 la réforme était intervenue après l’échec d’une négociation sociale très encadrée. Les partenaires sociaux avaient alors tenu responsable de cet échec l’exécutif, qui les avait, selon eux, placés devant une équation impossible. D’ailleurs, la réforme n’était pleinement entrée en vigueur que fin 2021, après un parcours chaotique du fait du Covid et des recours judiciaires des syndicats. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : avec AFP Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des informations vous conc