Dans une autobiographie intitulée « Respect », l’actrice de 62 ans dénonce l’omerta entourant les violences sexuelles, dont celles dont elle a été victime au cours de sa vie. VIOLENCES SEXUELLES - « C’est petit 7 ans pour mourir, car un viol est un crime. » Ces mots bouleversants, ce sont ceux d’Anouk Grinberg. L’actrice française de 62 ans publie, ce jeudi 3 avril, aux éditions Julliard Respect, une autobiographie dans laquelle elle revient sur les violences sexuelles dont elle a été victime dès l’enfance. Et notamment, cette fois où, assise auprès d’une de ses amies et son beau-père sur le canapé, ce dernier l’a pénétrée de ses doigts pendant toute la durée du film qu’ils regardaient ensemble à la télévision. « J’étais comme morte », raconte Anouk Grinberg, interrogée par Le Nouvel Obs, ce mercredi. « Plus un son ne sortait. Je ne pouvais plus bouger, j’étais pétrifiée, poursuit-elle. C’est d’une telle violence que quelque chose dans le cerveau débranche, on est pris dans une pierre. Ensuite, j’ai souvent été à nouveau une pierre, c’est comme un système de protection qui se réactive au moindre danger. » Anouk Grinberg connaissait bien le beau-père de son amie, chez qui elle se rendait souvent pour se protéger de sa propre famille « dysfonctionnelle ». « Jusqu’alors, il était en effet un père de substitution, précise la comédienne, cette fois dans les colonnes de Libération. Mais au lieu de prendre soin de moi, de me respecter, l’homme a commis cet acte. » Elle n’a pas « pas bougé d’un millimètre », l’impression d’être « comme torpillée dans un trou noir ». Impossible d’alerter autour d’elle, ni même sa copine qui n’a rien vu. Personne n’est venu. « Ce que je ne savais pas, c’est combien longue serait la mort qu’il avait distillée en moi. Ce mal fait pouvait durer une vie entière », explique Anouk Grinberg. Dès le lendemain, l’enfant qu’elle était a décidé d’en parler à son propre père. « Mais ce jour-là il ne m’a pas comprise et m’a en effet ramenée chez cet homme, se souvient-elle, toujours au Nouvel Obs. Mon père n’avait aucune intention de me nuire, il m’aimait, je l’aimais, mais il n’a pas compris. » Ce viol, comme l’inceste commis par son frère contre elle à l’adolescence ou les autres agressions sexuelles dont elle a ensuite été victime, l’a marquée à vie. Elle revient dans Respect sur l’omerta entourant les violences sexuelles, et les sujets qui leur sont liés, comme le sentiment de culpabilité, la honte de soi ou l’autodestruction. Texte fort, douloureux, mais lumineux, c’est aussi l’occasion pour elle de parler sans détour de sa relation avec son ex-compagnon Bertrand Blier, réalisateur français disparu en janvier dernier qu’elle accuse d’emprise et abus psychologiques, à l’image des neuroleptiques que celui-ci l’aurait obligée à prendre pendant six ans. Figure du cinéma français, Anouk Grinberg a pris la décision de « ne plus se taire » sur le sujet, après avoir soutenu publiquement en 2023 Charlotte Arnould, première comédienne à porter plainte contre Gérard Depardieu. Elle fait aujourd’hui partie de celles et ceux qui dénoncent ouvertement les comportements de l’acteur, avec qui elle a tourné dans Les volets verts. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modificat