«Pour 5 millions de dollars, elle pourrait être à vous». Entre deux annonces tonitruantes sur les taxes douanières, le président américain Donald Trump a présenté jeudi 3 avril au soir sa «gold card» à la manière d’un banal VRP. Il s’agit d’un visa permanent pour les Etats-Unis sur le modèle des cartes vertes, pour la modique somme de 5 millions de dollars. «Je suis le premier acheteur», a fanfaronné le milliardaire républicain, précisant que cette «carte dorée Trump» - avec son visage dessus - serait disponible d’ici à deux semaines. En réalité, un programme similaire, l’EB-5, existe déjà aux Etats-Unis. Des ressortissants étrangers peuvent en effet obtenir un visa – ou carte verte – en échange d’investissements d’un certain montant aux Etats-Unis. Mais selon l’administration Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’une de ses priorités, il serait sujet à trop de fraudes et doit être remplacé par la carte dorée. A lire aussi Immigration aux Etats-Unis : Donald Trump continue à marche forcée «Les gens riches arriveront dans ce pays en achetant cette carte. Ils seront riches, ils auront du succès, ils dépenseront beaucoup d’argent, ils paieront beaucoup d’impôts et emploieront beaucoup de monde», affirmait de son côté, Trump en février. Selon lui, son invention permettrait de «faire venir des gens dans l’informatique qui créent des emplois, des gens de très haut niveau». «Je pense que les entreprises paieront pour amener des gens», arguait-il, en citant notamment Apple «et toutes ces entreprises qui veulent que des gens viennent travailler pour eux». Le milliardaire tablait sur la vente d’environ un million de ces cartes, voire plus. Des exemples similaires en Europe En Europe, de nombreux pays, notamment du Sud comme la Grèce ou le Portugal proposent des programmes similaires de «résidence contre investissement», plus communément appelés «golden visa». Les sommes varient selon les pays mais le principe reste le même : tout ressortissant non communautaire peut obtenir un permis de résident s’il apporte une forte somme d’argent, le plus souvent pour investir dans l’immobilier. Certains Etats permettent même à ces ressortissants d’obtenir la nationalité après quelques années de résidence. Au Portugal, il suffit de cinq ans sur place pour présenter sa demande, contre sept ans en Grèce et dix en Italie. Un dispositif qui a notamment permis à des oligarques russes sous le coup de sanctions après l’invasion russe en Ukraine de s’installer en toute légalité.