Ce phénomène météorologique exceptionnel qui va toucher la France en avril pourrait bien entrer dans l’histoire

Avez-vous remarqué que vos manteaux restent au placard plus tôt chaque année ? Ce n’est pas une impression. Depuis hier, le thermomètre s’affole dans l’Hexagone ; la vague de chaleur est intense et les températures sont plus dignes d’une fin mai voir d’un début juin. Comment expliquer ce phénomène ? Les météorologues observent un bouleversement des flux d’air habituels : un courant chaud venu du sud-est remplace actuellement l’air plus frais du nord-est, provoquant cette montée du mercure. Cette immense bulle d’air chaud, normalement cantonnée aux régions méditerranéennes à cette saison remonte progresssivement vers le nord de la France. L’anticyclone positionné près de la mer du Nord agit comme une barrière protectrice, empêchant les masses d’air froid de descendre sur notre territoire. Le résultat ? Des écarts de température atteignant 7 à 8° C au-dessus des normales dans la moitié nord du pays. La carte de France se teinte de rouge Le soleil est de sortie, et ses rayons dardent très fort. À Nantes, le thermomètre a grimpé de 17° C à 21° C en l’espace de quelques jours. Si vous habitez Rennes, Caen ou Brest, les maximales ont monté jusqu’à 20° C. Plus à l’intérieur des terres ? Orléans et Poitiers ont vu le mercure atteindre 22 °C. Cette anomalie thermique aura atteint son point culminant vendredi : 23° C à Paris, 25° C à Marseille, 26 ° C à Lyon… Bien sûr, le temps n’est pas encore à la canicule, mais ces températures sont complètement anormales. Comme si cela ne suffisait pas, le Sud-Ouest du pays, le Lauragais (Aude) a été balayé par un fort vent d’autan (vent fort et sec du sud-est qui souffle sur le sud de la France, en particulier l’Occitanie) depuis mercredi qui ont atteint les 100 km/h. Des rafales de cette intensité absolument hors norme en plein mois d’avril. Ne rangez pas pour autant vos vêtements de la mi-saison. Dès dimanche, un rafraîchissement touchera la moitié nord du pays. Dans le quart nord-est, les 15° C ne seront plus dépassés ; mais ne vous méprenez pas sur la portée de ce soudain pic de chaleur, qui n’est pas à classer dans la catégorie fluctuation thermique. Il n’est pas un événement isolé et s’inscrit dans une tendance lourde : la fréquence des anomalies thermiques positives supérieures à 5° C a triplé depuis les années 1990. Même s’il est très agréable de voir le soleil revenir après l’hiver, ce genre de pic a de graves conséquences : exacerbation du stress hydrique des sols avant même l’arrivée de l’été, accélération de l’évapotranspiration alors que les nappes phréatiques n’ont pas retrouvé leurs niveaux optimaux après l’hiver, impact sur la faune, etc. Tous les modèles climatiques s’accordent sur ce point : ces épisodes de chaleur précoces seront de plus en plus fréquents. Il faut croire que les futurs printemps nous habitueront à griller avant l’été ; au moins, nous serons (un peu) préparés… La France connaît une montée brutale des températures dignes de l’été, provoquée par une arrivée d’air chaud anormal pour la saison. Ces valeurs exceptionnellement élevées s’inscrivent dans une dynamique de réchauffement bien identifiée depuis plusieurs décennies. Au-delà du confort apparent, ces pics précoces affectent déjà les écosystèmes et les ressources en eau, avant même l’arrivée de l’été. 📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.