Le PSG bastonne Villa en quart de finale aller de Ligue des champions

Toutes les équipes n’ont pas le privilège d’avoir un authentique prince de sang là pour serrer la main de chaque joueur avant un quart de finale de Ligue des champions. Il faut donc reconnaître à Aston Villa ce lustre très à part, le Prince de Galles William, premier dans l’ordre de la succession au trône britannique, s’étant posté dans un couloir du Parc des Princes pour saluer chaque Villan entre son échauffement et le coup d’envoi du match sur la pelouse des tous frais champions de France parisiens. Ses favoris auront cependant lâché leur chance, qu’ils ont pourtant tenue le plus clair du match : la défaite (3-1) ne leur laisse guère d’espoir d’inverser la tendance dans huit jours à Villa Park. Une surprise, et non des moindres, s’est tout de même glissé dans le déroulé de la rencontre puisque ce n’est pas la tenue collective du club de la capitale mais la qualité individuelle de ses joueurs qui aura fait la différence. On veut dire que les perles de la couronne portaient le maillot parisien : Désiré Doué et Khvicha Kvaratskhelia ont sorti leur équipe de l’ornière, ils sont aussi là pour ça mais ils rappellent, in fine, que cette équipe possède des éléments hors-norme, qui pourraient briller aussi fort sous d’autres latitudes. A lire aussi Ligue des champions : Aston Villa en clair-obscur face aux lumières de Paris Il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte que les visiteurs du soir formaient une excellente équipe, disciplinée, précise dans le placement de chacun et l’articulation générale, calme lors des interminables séquences de possession parisiennes. Peu dangereuse, certes. Mais John McGinn et consorts n’étaient pas venus non plus pour faire tourner les serviettes. Il s’agissait d’abord de faire le dos rond. Puis de profiter d’une erreur, enfin si elle survient. A la 34e minute, le défenseur portugais du PSG Nuno Mendes a perdu un ballon sur la ligne médiane, ratissé par McGinn : trois passes plus loin, Morgan Rogers mettait l’équipe chérie du Prince William aux commandes. Le Paris-SG n’est pas revenu dans le match collectivement : au vrai, c’est un exploit technique exceptionnel du jeune (19 ans) Désiré Doué, préféré à Bradley Barcola au coup d’envoi, qui allait remettre les locaux à hauteur, le néo-international récupérant un ballon sur l’aile gauche avant de se recentrer et d’envoyer une frappe bizarre, un peu flottante, qui envoyait le gardien de Villa «Dibu» Martinez aux fraises (1-1, 39e). Score de parité aux citrons et une forme de logique, la qualité technique supérieure du milieu parisien donnant parfois l’impression paradoxale d’endormir l’équipe entraînée par Luis Enrique. Le deuxième but parisien fut un poil plus collectif, puisque l’attaquant Khvicha Kvaratskhelia a été isolé grâce au jeu de passes de son équipe en un contre un face à l’arrière droit de Villa, le Français Axel Disasi, qui venait de remplacer un Matty Cash déjà martyrisé par le Géorgien. N’empêche : la suite de l’action devait tout à la classe de Kvaratskhelia, donnant le tournis au pauvre Disasi avant de tromper Martinez en angle fermé (2-1, 49e). Sonnés, mal payés des trésors de rigueur et d’engagement mis dans le match et sans doute prématurément usés mentalement, les Villans ont alors baissé pavillon, ouvrant des espaces et perdant en acuité dans les remontées de ballons. Il aura manqué un peu de vitesse, un peu de concentration parfois, un élan collectif plus franc pour faire exploser des Anglais à bout de ressources, s’accrochant à ce petit but de débours comme à une place de salut. La fin de match aura aussi été étrange, habitée d’arrières-pensées (puisqu’on remet ça dans huit jours), comme si les deux équipes désertaient le terrain à demi.