Réforme des modes de scrutin à Paris, Lyon, Marseille : la proposition de loi adoptée

La loi dite «PLM» a été adoptée à l’Assemblée nationale ce mercredi 9 avril, par 183 députés contre 53. Il a reçu le soutien d’une bonne partie de la coalition gouvernementale, LR compris, de LFI et du RN, contre le reste de la gauche. Cette loi dite Paris-Lyon-Marseille va modifier le mode de scrutin des municipales de ces trois villes, qui sont organisées autour d’arrondissements. Aujourd’hui, les conseils municipaux ne sont pas élus directement par les électeurs mais dépendent des listes qui ont remporté chaque secteur, une particularité mise en place par une loi votée en 1982. Ce nouveau texte corrige cette spécificité pour les trois plus grandes villes françaises : deux bulletins seront mis en place, un pour le conseil municipal et l’autre, pour la mairie centrale. Ainsi, le maire ne peut plus être élu sans la majorité des voix, ce qui est le cas, sur le papier, dans le précédent texte. Mais cela n’arrive que très rarement. Le texte va désormais retourner au sénat. Le vote de ce texte était particulièrement incertain avant la séance. Largement adoptée en commission le 2 avril grâce aux voix de Renaissance, du Modem, de La France insoumise et du Rassemblement national, elle a vu Horizons s’abstenir, Les Républicains et le reste de la gauche s’y opposer. Seule exception, le socialiste marseillais Laurent Lhardit qui a voté le texte. Un exemple des divisions que la proposition de loi a créé au sein des partis. Une loi qui ne fait pas le bonheur de Bruno Retailleau En cause, une vision radicalement différente des scrutins entre les trois villes. A gauche, la maire parisienne Anne Hidalgo a critiqué le caractère «précipité et non concertée» de la réforme, dans une longue lettre adressée au Premier ministre le 17 février. A l’inverse, son homologue marseillais soutient le texte pour des raisons d’égalité. «Il n’y a pas de raisons que ces trois villes soient traitées différemment des autres villes françaises», a défendu le maire de Marseille, Benoît Payan, sur France Info le 2 avril. Chez les macronistes, si le texte est soutenu à Paris par Renaissance, il est fustigé par le président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, également Renaissance, Renaud Muselier. Il déplore un «tripatouillage électoral» destiné à glaner des mairies lors des municipales en mars 2026.