Marine Le Pen condamnée : Prison avec sursis pour l’auteur de menaces de mort contre la présidente du tribunal
Dix jours après la condamnation de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Rassemblement national (RN), un homme a été condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis), ce mercredi, à huit mois de prison avec sursis pour outrage et provocation au meurtre. L’internaute de 76 ans, Gérard B., avait publié un message, sur son compte X, contre la présidente du tribunal qui a condamné Marine Le Pen, avec une photo de guillotine accompagnée de la légende : « Ce que mérite cette salope. » Le retraité de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) a également écopé d’une amende de 3.000 euros. En chemise à carreaux et doudoune sans manches, le sympathisant d’extrême droite, un pied-noir né en 1948 en Algérie française et arrivé à l’âge de 14 ans en métropole, a laborieusement essayé, pendant l’audience, de convaincre que son message ne constituait pas une menace envers la magistrate Bénédicte de Perthuis. La photo de la guillotine, « pour moi, c’était un symbole de la justice, et je voulais dire que certains magistrats peut-être mériteraient d’être jugés », s’est défendu cet ancien directeur d’entreprise informatique, au ton maniéré, contrastant avec la virulence de son activité en ligne. « Une perche tendue à des gens violents » Devant les enquêteurs, le mis en cause a mis le message sur le compte de la « colère » et soutenu qu’on peut « tout dire » sur les réseaux sociaux. « Si mon copain Jacques est une salope, je ne peux pas lui dire en face », a-t-il élaboré devant des juges sceptiques. Le tribunal a suivi sur la peine de prison les réquisitions du parquet à l’encontre du mis en cause, au casier judiciaire vierge, mais a alourdi l’amende à son encontre. « En France, il y a des gens qui se sont fait trancher la tête, qui se sont fait décapiter. Derrière son téléphone, chez soi, bien au chaud, certes on ne prend pas de risque, mais c’est une perche tendue à des gens violents ou qui auraient des problèmes mentaux », a estimé le procureur dans son réquisitoire. « On n’est pas face à un compte suivi par des milliers de followers […]. La portée de ses propos est quasiment nulle », a relativisé l’avocate de la défense. Au moment du procès, le message litigieux ne comptait que 200 vues. Protection policière pour la magistrate Le 31 mars, Marine Le Pen, cheffe de file de l’extrême droite, a été condamnée à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique, et à une amende de 100.000 euros, ainsi qu’à une inéligibilité immédiate de cinq ans qui compromet sa candidature à la présidentielle de 2027. Au total, 24 personnes ont été condamnées dans ce dossier, en plus du parti RN. Depuis le délibéré, les magistrats qui ont rendu la décision, notamment la présidente de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, sont la cible de menaces très virulentes ayant mené au placement sous protection policière de cette dernière.