Des tensions à tous les étages. Les Etats-Unis ont relancé la panique sur les marchés mondiaux mercredi avec une nouvelle salve de droits de douane pour des dizaines de pays, dont un taux de plus de 100 % à la Chine. De quoi bouleverser les bourses mondiales, mais aussi… l’administration américaine. Elon Musk a ainsi traité sur son réseau X le conseiller au commerce Peter Navarro de « crétin […] bête comme ses pieds ». Mais qui est cet économiste américain, décrit comme l’un des cerveaux de la guerre commerciale menée par Trump ? Un économiste de Harvard Conseiller au commerce du président Trump, Peter Navarro est un économiste né en 1949 à Cambridge, dans le Massachusetts. Il se forme aux sciences économiques à Harvard où il obtient un doctorat en 1986. Cet universitaire et professeur d’économie est un fervent soutien de Donald Trump, malgré un passage par le camp démocrate dans le passé. Il est ainsi candidat malheureux à plusieurs élections locales à San Diego. Il était déjà conseiller du président républicain sur la politique commerciale, mais de moindre importance, lors de son premier mandat, de 2016 à 2020. Un passage en prison En juillet 2024, Peter Navarro est chaleureusement accueilli à la convention républicaine. Il vient tout juste d’être libéré d’une prison en Floride après avoir purgé sa peine de quatre mois. L’économiste avait été condamné pour avoir refusé de coopérer avec l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Il avait refusé d’effectuer sa déposition devant la commission de la Chambre des représentants chargée d’enquêter sur l’attaque et refusé de fournir des documents. Avant de se constituer prisonnier, il avait dénoncé « l’instrumentalisation partisane du système judiciaire », imputant son sort dans une déclaration à la presse « à des foutus démocrates et des gens qui détestent Trump ». L’un des cerveaux de la guerre commerciale Peter Navarro est considéré comme l’un des cerveaux de la guerre commerciale menée par Donald Trump. « L’Amérique se fait plumer chaque jour », écrivait le conseiller du président dans le « Projet 2025 », ce programme de gouvernement très conservateur et extrêmement détaillé qui inspire de nombreuses décisions de l’administration Trump 2.0. Navarro appelait à renverser le « dogme » du libre-échange, cette idéologie « mondialiste » élaborée dans une « tour d’ivoire universitaire. ». L’économiste poussait à répliquer contre les barrières « non tarifaires », en clair à assommer de droits de douane les pays qui selon lui protègent leurs marchés par des normes et régulations. Plusieurs de ses éléments de langage ont été adoptés par Donald Trump et la Maison-Blanche. Brouille avec Musk Peter Navarro a donc subi ce mardi les foudres d’Elon Musk. Le patron de Tesla n’a pas apprécié les critiques du conseiller au commerce, qui estimait que le milliardaire n’était « pas un fabricant de voitures », mais seulement un « assembleur » travaillant avec des pièces importées d’Asie. Elon Musk, qui s’était prononcé en vain en faveur d’une suppression des droits de douane entre l’Europe et les Etats-Unis, a sèchement répliqué sur son réseau social : « Navarro est vraiment un crétin. Ce qu’il dit ici est faux et c’est facile à prouver », a-t-il pesté, en ajoutant ensuite : « Navarro est bête comme ses pieds. » C’est la première fois que des dissensions surviennent publiquement au sein de l’équipe de Donald Trump.