Après sa condamnation, Marine Le Pen sur le point de perdre son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais

Une dizaine de jours après la condamnation de Marine Le Pen à une inéligibilité immédiate de cinq ans, la préfecture du Pas-de-Calais affirme ce jeudi 10 avril finaliser la procédure pour déchoir l’élue de son mandat de conseillère départementale. La préfecture a expliqué avoir reçu mardi «la notification du jugement, nécessaire pour engager la procédure» : «La procédure est en cours de finalisation sur cette base», ajoute-t-elle. Comme le veut la jurisprudence du Conseil constitutionnel, Marine Le Pen conserve son mandat national, de députée du Pas-de-Calais – bien qu’elle ne puisse pas se représenter si des législatives anticipées sont convoquées après une nouvelle dissolution. Elle doit en revanche perdre immédiatement son mandat local, de conseillère départementale du Pas-de-Calais. Dans un courrier au ministre de l’Intérieur, daté de mercredi, le député du groupe centriste Liot, Harold Huwart, s’était ému du fait que le préfet du Pas-de-Calais n’ait pas encore pris la mesure de démission d’office de Marine Le Pen de ce mandat local. Il y soulignait que dans une situation similaire, en juin 2024, le député de Mayotte Rachadi Saindou avait été déclaré démissionnaire de son mandat local dans les quarante-huit heures suivant sa condamnation. Jugée aux côtés d’autres membres du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen a été condamnée le 31 mars à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique, et à une amende de 100 000 euros, ainsi qu’à une inéligibilité immédiate de cinq ans qui compromet sa candidature à la présidentielle de 2027. Un procès en appel en 2026 Le tribunal a estimé qu’elle était au «cœur» d’un système de détournements de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, entre 2004 et 2016. Le montant total des détournements s’élève à 4,4 millions d’euros, dont 1,1 million a déjà été remboursé.