«Mort soudaine seule à craindre, et c’est pourquoi les confesseurs demeurent chez les grands.» En écrivant cette phrase dans ses Pensées, Pascal (1623-1662) décrit assez bien le rapport avec la mort qui, encore au XVIIe siècle, caractérisait une société dominée par la religion. La présence de confesseurs au domicile des grands de ce monde était le symptôme d’une angoisse liée au salut : celle de mourir sans avoir eu le temps d’avouer ses fautes. De ce point de vue, une longue souffrance était préférable à une mort «soudaine» et rapide, car elle permettait au mourant de régler ses comptes avec Dieu. Pour Pascal, comme pour tout chrétien, la mort n’est pas une fin absolue, mais un passage vers le Jugement. Mieux vaut avoir le temps de s’y préparer.