Cet indice fluctuant entre 0 et 100 est une autre preuve de la grande fébrilité des marchés mondiaux, en pleine guerre commerciale lancée par le président américain. ÉCONOMIE - Au gré des décisions puis revirements tout aussi soudains de Donald Trump, les marchés mondiaux font les montagnes russes depuis quelques jours. Ainsi, après une forte baisse des bourses européennes mercredi, emportées par le vent de panique qui a suivi l’entrée en vigueur de nouvelles surtaxes américaines à 60 pays, l’euphorie était de mise ce jeudi 10 avril. Il faut dire que le président américain avait une nouvelle fois brutalement changé de cap, annonçant quelques heures plus tôt une suspension pendant 90 jours des taxes à l’importation contre des dizaines de pays et partenaires (sauf pour la Chine), notamment contre l’Union européenne. Une décision qui faisait aussi chuter l’indice du « VIX » (pour « Volatility Index ») de 50 à 32 en moins de 24 heures, avant qu’il ne remonte autour de 40 en fin de journée. Derrière ce nom intrigant, se cache l’« indice de la peur », très scruté dans les salles de marchés ou chez les investisseurs particuliers. Compris entre 0 et 100, il traduit en temps réel la volatilité des marchés financiers. Établi quotidiennement par le Chicago Board Options Exchange, cet indice est calculé en faisant la moyenne des volatilités annuelles sur les options d’achat et les options de vente sur l’indice Standard & Poor’s 500 (le S&P 500). « Plus cet indice affiche un score élevé, plus cela signifie que la volatilité sur les marchés est importante et que les investisseurs sont alors paniqués et désorientés », traduit le site de la banque Fortuneo. Quant à la volatilité, il s’agit d’« une mesure de la variation du prix d’un actif à la hausse ou à la baisse », explique le site du courtier néerlandais Degiro. Signe de fébrilité ambiante, et malgré sa chute brutale après l’annonce de la « pause » par Donald Trump, le VIX évolue à des niveaux plus connus depuis la pandémie de Covid-19. À l’entame du premier confinement de mars 2020, l’indice avait effectué une pointe au-dessus de 80, avant d’évoluer par la suite plusieurs mois entre 40 et 50. Depuis la fin des années 80, le VIX a évolué la plupart du temps entre 10 (son point le plus faible) et 30, mais il a dépassé le seuil de 40 à une dizaine de reprises. Ces hausses se sont souvent expliquées par un événement majeur venu bouleverser l’ordre mondial : la crise des subprimes notamment, en 2008, avec une pointe à 90. Mais aussi le 11 septembre 2001 (50) ou lors de l’effondrement des marchés russes en 1998 (50). Comme l’explique Stéphane Auray, professeur d’économie de l’École nationale de la statistique et de l’analyse de l’information (ENSAI), à franceinfo, plusieurs paliers viennent jalonner des degrés de peur sur l’échelle de 0 à 100 : « un VIX en dessous de 15, cela indique qu’il y a une très faible volatilité, donc que le marché est très calme et que les gens n’ont pas peur de la situation. Un VIX entre 15 et 25, c’est une volatilité normale, donc une incertitude assez moyenne. Au-dessus de 25, la volatilité commence à être très élevée et au-dessus de 40, c’est la panique financière ». Même si les marchés mondiaux connaissaient de beaux rebonds ce jeudi 10 avril, faisant considérablement baisser cet « indice de la peur », il n’est pas impossible que celui-ci remonte aussitôt au gré de prochaines annonces commerciales de Donald Trump. Prédire le prochain volet de la guerre commerciale « est quasiment impossible », les États-Unis ayant totalement « dévié du scénario habituel », explique auprès de l’AFP Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, pour qui « les incertitudes vont persister ». Bien que l’administration américaine ait nié que la décision de suspendre les droits de douane soit liée à la pression des marchés, « les commentaires de Trump ont montré une certaine sensibilité au stress financier », note pour sa part Jim Reid, économiste de Deutsche Bank, toujours auprès de l’AFP. À noter pour finir que les cryptomonnaies ont aussi leur « indice de la peur ». Le « Crypto Fear & Greed Index » traduit ainsi quotidiennement le sentiment des acheteurs/vendeurs sur le marché des actifs numériques, toujours sur une échelle de 0 (peur extrême) à 100 (avidité extrême), indique la plateforme de trading crypto Binance. Sans surprise, plus les cours des cryptomonnaies sont élevées, plus l’indice est élevé, avec par exemple 94 atteints le 23 novembre 2024 quand le Bitcoin frôlait pour la première fois les 100 000 dollars. À l’inverse, il avait chuté à 7 mi-juin 2022, quand le cours du Bitcoin était retombé très bas, à 15 000 dollars. Ce jeudi 10 avril, l’indice était de 39, ce qui le classe dans la catégorie « fear » (« peur »). À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. 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