De quoi ouvrir la voie à des négociations en vue d’un arrêt des hostilités ? L’Egypte, parmi les pays médiateurs dans le conflit à Gaza, a reçu une proposition d’Israël incluant la mise sur pause temporaire de la guerre dans l’enclave palestinienne. Les diplomates égyptiens ont «transmis la proposition israélienne au Hamas» et attendent sa réponse «dans les plus brefs délais», ont déclaré ce lundi 14 avril au soir des sources à Al-Qahera News, sans préciser le contenu de la proposition. Le mouvement islamiste palestinien a annoncé lundi dans un communiqué qu’il répondrait à la proposition israélienne d’une trêve temporaire dans la bande de Gaza après «les consultations nécessaires». Plus tôt, un responsable du Hamas avait confirmé à l’AFP que celui-ci avait reçu une proposition israélienne de trêve mais précisé qu’une condition posée par Israël pour mettre définitivement fin à la guerre - le désarmement du mouvement - violait ses lignes rouges, et ne visait pas à une cessation complète des combats mais seulement à récupérer des otages. Lundi, plus tôt dans la journée, un haut dirigeant du Hamas affirmait que le mouvement palestinien était prêt à libérer tous les otages israéliens en échange notamment de garanties que l’Etat hébreu mettra fin à la guerre et se retirerait de la bande de Gaza. Il accusait Israël d’entraver les progrès vers un cessez-le-feu, affirmant que le Hamas ne désarmerait pas, une des conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre : «Les armes de la résistance ne sont pas sujettes à négociation.» Une délégation du Hamas s’est rendue ce week-end au Caire pour des discussions avec des responsables de l’Egypte et du Qatar qui, avec les Etats-Unis, conduisent une médiation en vue d’une trêve dans le territoire palestinien. Plus tôt, le site d’information israélien Ynet avait fait état d’une nouvelle proposition soumise par les médiateurs au Hamas. Celle-ci prévoirait la libération de dix otages vivants en échange de garanties américaines qu’Israël entamera des négociations sur une deuxième phase du cessez-le-feu. «Ramener tout le monde» Les efforts en vue de restaurer le cessez-le-feu se sont jusqu’à présent heurtés à des désaccords sur le nombre d’otages que le Hamas devrait libérer. En Israël, le Forum des familles d’otages, principale organisation militant pour la libération des Israéliens retenus à Gaza, s’est élevé contre cette approche par phases qu’il a qualifiée de «concept dangereux». «L’Etat d’Israël a l’obligation de ramener tout le monde», a insisté l’organisation dans un communiqué. «Nous exigeons d’opter pour la solution nécessaire, réalisable et appropriée : mettre fin à la guerre et ramener tous les otages immédiatement en une seule étape.» Une première phase de la trêve, entre le 19 janvier et le 17 mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, incluant huit morts, en échange de la sortie d’environ 1 800 Palestiniens des prisons israéliennes. Les forces israéliennes ont repris leurs opérations le 18 mars dans la bande de Gaza avec l’objectif déclaré d’y éradiquer le mouvement islamiste Hamas.