«Le travail a officiellement commencé» : Hanouna a débarqué chez M6 et prépare la rentrée de septembre

Le projet de Cyril Hanouna pour septembre chez M6 devient concret. «Le travail a officiellement commencé» autour des ses deux futures émissions quotidiennes de divertissement, pour Fun Radio et la chaîne W9, dans le groupe M6, rapportent les représentants du personnel ce mardi 15 avril dans un message interne. «La collaboration se passe très bien» avec l’ex-animateur de Bolloré, ont en outre assuré ses dirigeants à des représentants des journalistes, qui restent sur leurs gardes. Les présidents des sociétés de journalistes de RTL et M6 avaient demandé cette rencontre au plus haut niveau, inquiets de «déclarations souvent vindicatives et parfois méprisantes» à l’égard de leur groupe par Cyril Hanouna, qui officiait jusqu’à fin février sur la chaîne C8 puis en mars sur Youtube et Dailymotion. Il avait promis avant septembre une «diète médiatique» et n’est plus présent que sur les ondes. Lire aussi Cyril Hanouna en roue libre, les dirigeants de M6 sous pression Si «le choix des chroniqueurs n’est pas encore arrêté», «les discussions ont débuté autour des aspects concrets : décors, lieux de tournage, ligne éditoriale» notamment, leur ont précisé mercredi dernier David Larramendy, président du groupe, et Hervé Béroud, directeur de l’information. «Les fondamentaux du projet restent inchangés depuis le départ : apolitique et sans conflits […] La collaboration se passe très bien, dans le même esprit que celui défendu initialement», leur a-t-il été souligné. Ainsi «il y a deux postures, croire ou ne pas croire» et «il faudra juger sur pièce». Cyril Hanouna a «une volonté affirmée de changer de discours» et «l’animateur s’affiche aujourd’hui clairement comme un joueur d’équipe», estiment ainsi David Larramendy et Hervé Béroud, selon ces propos rapportés. Son recrutement constitue «une opportunité stratégique majeure, malgré les critiques externes», «notamment de TF1 ou des partisans de Bolloré» dont il s’est séparé, est-il ajouté. «Des garde-fous sont en place, contractualisés (mais confidentiels), et des outils de protection sont prévus pour encadrer le projet», qui a vocation à «générer de l’audience», ont-ils insisté. Sous haute surveillance Les journalistes du groupe M6 s’étaient prononcés fin janvier à une vaste majorité contre son arrivée, puis ont dit leur «vigilance». Figure de la chaîne, Karine Le Marchand a dit aussi rester «vigilante», après avoir menacé de quitter le groupe. Début mars, Cyril Hanouna s’est déjà fait recadrer par son futur employeur après avoir égratigné un de ses animateurs vedettes, Bruno Guillon. «Ils m’ont supplié pour que j’aille sur Fun Radio […] pour avoir quelqu’un qui porte un peu la station […] Il n’a qu’à partir Bruno Guillon», avait-il lancé. Fin mars lors du festival Séries Mania à Lille, David Larramendy avait assuré avoir «toute confiance» en Cyril Hanouna, «un talent comme il n’en existe quasiment plus en télé». «C’est une personne qui parle à tous les publics», avait expliqué le patron, qui refuse de faire de la télé «un quant-à-soi qui ne parle plus à certaines catégories de population». Dans le passé, «il y a eu des dérapages, des choses pour lesquelles nous sommes en désaccord total» et «on le lui a dit», avait-il ajouté. Les écarts de l’animateur ont valu un total de 7,6 millions d’euros d’amende à C8. La chaîne, dans le giron du milliardaire ultraconservateur Vincent Bolloré, a cessé d’émettre fin février après le non-renouvellement inédit de sa fréquence par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel. Au fil des années, l’émission «Touche pas à mon poste» (TPMP), animée par Cyril Hanouna, avait pris une tournure de plus en plus politique. Soutenu à droite et à l’extrême droite, boycotté à gauche, Cyril Hanouna lui-même n’écarte pas une candidature à l’Elysée en 2027.