Le magazine a publié des images de la Française prises sans son consentement. Gisèle Pelicot lors du procès de ses violeurs à Avignon, en décembre 2024. AFP Gisèle Pelicot, devenue une icône féministe à la suite du procès des viols qu’elle a subis sous soumission chimique, va porter plainte contre le magazine français «Paris Match» pour avoir diffusé des «photos volées» de sa vie privée, a annoncé jeudi l’un de ses avocats. Dans son édition de jeudi, l’hebdomadaire a publié sept photographies de Mme Pelicot sur lesquelles on la voit, accompagnée d’un homme présenté comme son nouveau compagnon, déambuler dans les rues de la localité où elle réside désormais, selon le magazine. «À chaque fois que l’intimité de la vie privée de notre cliente sera atteinte, on va réagir et faire condamner», a déclaré à l’AFP Me Antoine Camus. «Sur le fond, c’est très choquant vu qu’il s’agit de l’histoire d’une femme dont le consentement a été nié pendant 10 ans et dont le calvaire a été rappelé par les quelque 3000 photos et vidéos prises à son insu. Or faire l’objet après ça d’une paparazzade, c’est n’avoir rien compris à ces quatre mois de procès!», s’est ému l’avocat. «C’est extrêmement décevant car ils se désintéressent du message portée par Gisèle Pelicot. La question du consentement et du libre arbitre, ils s’en fichent», a-t-il accusé. «Elle se reconstruit» La septuagénaire, qui pendant une décennie a subi des dizaines de viols de son mari d’alors qui l’avait préalablement sédatée, et d’au moins une cinquantaine d’inconnus recrutés par celui-ci sur internet, a fait face pendant quatre mois à ses agresseurs devant la justice entre septembre et décembre. Elle était devenue une icône féministe notamment après avoir permis un procès public en refusant le huis clos, afin que la «honte change de camp» et ne pèse plus sur les épaules des victimes de viols. Gisèle Pelicot a été désignée parmi les «100 personnes les plus influentes de 2025» par le magazine américain Time mercredi. «Aujourd’hui elle se reconstruit et se concentre sur son livre pour garder le contrôle de son histoire», a expliqué Antoine Camus, démentant «tout contrat» pour une adaptation cinématographique avec la plateforme américaine HBO, comme l’avance «Paris Match». Sur certaines photos publiées par le magazine, on la voit avec une équipe vidéo professionnelle la suivant sur un marché. Contacté par l’AFP, Paris Match n’a pas répondu dans l’immédiat.