On aurait pu croire qu’il y avait de l’écho dans le vestiaire du Canadien après sa victoire confirmant sa participation aux séries, alors que le mot « résilience » revenait dans toutes les réponses aux questions pour savoir la source du succès de l’équipe cette saison. Il est vrai que le club montréalais n’a jamais baissé les bras durant une saison en montagnes russes. Le Canadien occupait le dernier rang du classement général de la LNH le 16 novembre dernier, quand l’équipe était aux prises avec de sérieux problèmes au niveau de son jeu défensif. Une séquence de 13-3-1 à compter de la mi-décembre a ramené le Tricolore dans le portrait des séries. Cependant, la troupe de Martin St-Louis a perdu huit de ses neuf derniers matchs (1-7-1) avant la pause pour la Confrontation des 4 nations. Il a fallu une autre séquence divine de 14-4-4 au retour de la pause pour que le Bleu-blanc-rouge se retrouve à nouveau en position favorable. Puis, il y a eu la dernière semaine, où le club a bousillé trois occasions de confirmer sa première participation aux séries depuis 2021 avant de finalement y parvenir en battant les Hurricanes de la Caroline 4-2, mercredi soir au Centre Bell, à son dernier match au calendrier régulier. « Ça rend ça encore plus satisfaisant, a dit le défenseur Kaiden Guhle, auteur de deux buts contre les Hurricanes. Nous avons surmonté tellement de défis cette saison, vécu tellement de hauts et de bas. D’avoir atteint cet objectif, nous avons le sentiment d’avoir accompli quelque chose d’encore plus spécial. « Personne ne s’attendait à ça de ce groupe en novembre ou décembre, mais ce groupe est tellement résilient, a-t-il ajouté. Je suis fier de chaque gars dans ce vestiaire. » La seule question logique qui peut suivre est d’essayer de comprendre d’où vient cette résilience. Le doute, un moteur « Je crois que ça part du doute, a dit Guhle. Quand quelqu’un doute de vous, vous voulez prouver qu’il a tort. Ça vous motive encore plus à gagner. « Nous avions aussi une confiance inébranlable en nos moyens, a-t-il ajouté. Ce groupe n’a jamais cessé d’y croire, même quand ça allait moins bien. » Le défenseur Alexandre Carrier s’est joint au Canadien en cours de route, le 18 décembre. Il avait une théorie différente sur la source de la résilience des joueurs, mais il a aussi souligné avoir ressenti quelque chose de spécial à son arrivée dans le vestiaire du Tricolore. « Ça part avec le personnel d’entraîneur et je sais aussi que nous comptons sur des gars qui ont de l’attitude, qui veulent rendre la ville fière et qui veulent participer aux séries, a dit Carrier. Ce sont de vrais compétiteurs. « Ce qui m’a frappé en arrivant ici, c’est la chimie entre les gars, a-t-il aussi mentionné. Tout le monde s’aime et veut le bien de l’autre. Dans les moments où nous avons enchaîné les victoires, personne n’était égoïste, ne voulait ses points ou son temps de glace. Tout le monde voulait le bien collectif et c’est quelque chose qui va loin. » Pour sa part, St-Louis a senti le vent tourner en novembre, même si les résultats ont tardé à suivre. Il a noté que son groupe a commencé à mieux gérer le risque et limiter les actions qui aident l’adversaire. Il a toutefois ajouté que les facteurs qui vont au-delà « des X et des O » ont été aussi, sinon encore plus importants pour expliquer les succès du Canadien. « Ça part avec l’attitude ou l’état d’esprit où vous penser plus au groupe qu’à vous, a-t-il dit. Une action sur la glace va peut-être vous aider, mais elle peut aussi nuire à l’équipe. » Cette approche souvent plus patiente a aidé le Canadien à rester dans les matchs, à s’accrocher et à faire preuve de résilience en venant parfois de l’arrière. Il a finalement confondu les sceptiques en se qualifiant pour les séries lors de seulement la troisième saison complète du régime mené par le vice-président des opérations hockey Jeff Gorton, le directeur général Kent Hughes et St-Louis. « Après le tournoi des 4 nations, je crois que ça disait que nous avions 2 % des chances de nous qualifier pour les séries. Maintenant, c’est 100 % », a dit Matheson avec un sourire satisfait. « Mais le travail ne fait que commencer », a-t-il rappelé un peu plus tard. Le Canadien croisera le fer avec les Capitals de Washington lors du premier tour des séries éliminatoires. Les Capitals terminaient leur calendrier régulier jeudi soir avec un duel contre les Penguins de Pittsburgh.