«Putain, c’était eux !» Voilà ce que se disent les enquêteurs de la brigade de répression du banditisme de Lyon, le 29 mars 1986, lorsqu’ils découvrent une accumulation impressionnante de documents, des armes, des mèches et des détonateurs, du matériel d’écoute, des postiches, du maquillage et même un uniforme de policier dans un appartement de Saint-Etienne. Puis ils mettent la main sur des revendications d’attentats frappées de l’étoile à cinq branches d’Action directe. Il s’agit d’une planque, pas des moindres, du groupe terroriste d’extrême gauche qui sévit depuis sept ans. Jusque-là, pas un flic, même au fait des survivances de la révolte de Mai 68, n’avait imaginé qu’un autre groupe que celui formé à Paris par Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani, ait pu agir indépendamment du quatuor finalement arrêté en 1987 et condamné deux ans plus tard à la réclusion criminelle à perpétuité.