C’est quoi le statut de « réfugié scientifique », le premier texte (anti-Trump) déposé par le député Hollande ?
Un nouveau statut de réfugié, c’est l’ambition de François Hollande. L’ancien président devenu député lors des dernières législatives a déposé sa première proposition de loi depuis son retour sur les bancs de l’hémicycle. Face aux menaces de la politique de Donald Trump contre les chercheurs aux Etats-Unis qui vont « durer », l’élu socialiste voudrait créer un statut de « réfugié scientifique » pour faciliter leur accueil en France. Compte tenu du nombre croissant de chercheurs américains qui songent à quitter leur pays, « il faut ouvrir très rapidement un cadre juridique qui soit durable et qui soit simple » pour les accueillir, explique l’ancien chef de l’Etat. L’objectif du texte, déposé lundi, est « de faciliter les procédures pour ces scientifiques » en « leur accordant un statut qui serait un statut de réfugié », à l’image de ce qui existe pour les réfugiés climatiques, détaille-t-il. Focus sur le climat et la santé « Au-delà du geste », selon François Hollande, il s’agit « de donner l’image d’un pays qui est le nôtre, un pays qui accueille ces scientifiques », notamment dans les domaines les plus concernés par « les mesures » prises par Donald Trump, « le climat et la santé ». En France, la loi prévoit deux formes de protection par l’asile. Le statut de réfugié et la protection subsidiaire. La protection est attribuée aux étrangers qui ne remplissent pas les conditions d’obtention du statut de réfugié, mais peuvent prouver qu’ils sont notamment exposés dans leur pays à l’un des risques suivants : peine de mort, torture, traitements inhumains ou dégradants, menace grave et individuelle contre leur vie ou leur personne. Nouvelle catégorie La proposition de loi de François Hollande vise à ajouter une catégorie aux bénéficiaires de cette protection : les « scientifiques et chercheurs » qui « risquent de subir une atteinte grave et individuelle à leur liberté académique en raison de menaces ou d’une privation de liberté arbitraire ». « Il faut le faire maintenant, car c’est maintenant qu’il y a les licenciements, les fermetures de laboratoires, avec pas mal de chercheurs concernés », martèle François Hollande, espérant que le gouvernement puisse éventuellement reprendre sa proposition dans un texte qu’il pourrait proposer rapidement.