Guerre à Gaza : Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne, exhorte le Hamas à libérer les otages israéliens

C’est une prise de position rare de la part du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Le dirigeant a appelé le Hamas ce mercredi 23 avril à libérer les derniers otages retenus à Gaza. Depuis Ramallah, en Cisjordanie occupée, il a affirmé que le mouvement islamiste avait fourni à Israël «des prétextes pour commettre ses crimes dans la bande de Gaza, le plus flagrant étant la détention d’otages». «C’est moi qui en paie le prix, notre peuple en paie le prix, pas Israël […] Libérez-les», a-t-il encore plaidé. Une manière pour l’Autorité palestinienne de continuer à recevoir le soutien international - et israélien - malgré son manque de légitimité auprès de la population palestinienne. D’autant plus que Mahmoud Abbas n’exerce plus d’autorité sur Gaza depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007. Le président palestinien a tenu ces propos lors d’un meeting de l’assemblée destinée à nommer un vice-président qui pourrait prendre sa place en cas d’incapacité, alors qu’il est lui-même nonagénaire. De fait, rompant une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive sur le territoire palestinien, affirmant vouloir contraindre le Hamas à libérer les otages qu’il retient depuis l’attaque du 7 octobre 2023. Selon un responsable du mouvement, une délégation du Hamas se trouve actuellement au Caire pour discuter avec les médiateurs de «nouvelles idées» visant à rétablir un cessez-le-feu. 25 morts dans une frappe israélienne Mercredi, la frappe israélienne la plus meurtrière a détruit une école qui abritait des déplacés dans la ville de Gaza, dans le Nord, faisant onze morts et 17 blessés, «y compris des femmes et des enfants», a déclaré le porte-parole de la Défense civile palestinienne, Mahmoud Bassal. «Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés», a-t-il dit. Au total, 25 personnes ont été tuées dans les frappes qui ont visé mardi plusieurs secteurs du nord de Gaza ainsi que Khan Younès, dans le Sud, selon la Défense civile. «Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza», a affirmé Mahmoud Bassal. Plusieurs corps enveloppés dans des linceuls blancs ont été transportés à l’hôpital al-Chifa, où se recueillaient des femmes éplorées. Selon Mahmoud Bassal, les secouristes manquent «des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps». L’armée israélienne n’a pas commenté dans l’immédiat. Mardi, elle avait dit avoir détruit environ «40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre». Elle affirme que le Hamas utilise ces engins «pour poser des explosifs, creuser des tunnels, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire». Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont conjointement exhorté mercredi Israël à cesser le blocage de l’aide humanitaire, y voyant une mesure «intolérable» qui expose les civils à «la famine, des épidémies et la mort».