Le portrait d’un enfant palestinien amputé remporte le premier prix du World Press Photo 2025

La photo d’un garçon palestinien de neuf ans, qui a perdu ses deux bras alors qu’il fuyait une attaque israélienne à Gaza, a remporté ce jeudi 17 avril le premier prix du World Press Photo 2025. L’image, capturée par la photographe palestinienne Samar Abu Elouf pour le New York Times, est un portrait du jeune Mahmoud Ajjour, évacué à Doha après qu’une explosion lui a arraché un bras et mutilé l’autre en 2024. «L’une des choses les plus difficiles que la mère de Mahmoud m’ait expliquées, c’est que lorsque Mahmoud a compris que ses bras étaient amputés, la première phrase qu’il lui a dite a été : «Comment vais-je pouvoir te serrer dans mes bras»», a expliqué Samar Abu Elouf. Originaire de Gaza, la photographe a également été évacuée en décembre 2023. Elle tire désormais le portrait de Palestiniens gravement blessés par la guerre, installés à Doha. A lire aussi Le World Press Photo récompense l’image d’une Palestinienne et sa nièce tuée à Gaza «Forte composition et attention portée à la lumière» «C’est une photo silencieuse, qui pourtant parle très fort. Elle raconte l’histoire d’un garçon, mais aussi d’une guerre encore plus large qui impactera les générations futures», a déclaré Joumana El Zein Khoury, directrice exécutive de World Press Photo. Le jury a passé au crible 59 320 photographies prises par 3 778 photojournalistes pour sélectionner les 42 clichés primés dans le monde entier - 33 clichés avaient été récompensés en 2023. Depuis 70 ans, le concours annuel World Press Photo reconnaît les plus grandes œuvres produites l’année précédente. Pour le cliché lauréat de cette année, le jury a salué la «forte composition et l’attention portée à la lumière», ainsi que son sujet qui donne à réfléchir, en particulier les questions concernant l’avenir de Mahmoud. Le garçon apprend maintenant à jouer sur son téléphone, à écrire et à ouvrir des portes avec ses pieds, a déclaré le jury. «Mahmoud a un rêve très simple : il veut obtenir des prothèses et vivre sa vie comme n’importe quel autre enfant», ont déclaré les organisateurs du World Press Photo dans un communiqué.