Toujours, cette propension à se mettre au centre de tout. C’est inexpiable, malgré l’approche de la cinquantaine, le triste emballement de l’histoire, et cette dissolution qui l’a mené au bord du gouffre. «J’ai besoin de vous», griffonne Emmanuel Macron le 5 mars, alors qu’il peaufine son discours sur le basculement du monde, la menace russe, le désengagement trumpien nécessitant de renforcer le soutien à l’Ukraine et la défense européenne. Ses conseillers suggèrent de dire plutôt : «La patrie a besoin de vous.» Ce «je» serait mal perçu à l’antenne, vu comme une ultime poussée d’égotisme. Eux savent combien il est existentiel. Le Président bataille pour la France, comme il le martèle, et pour lui-même, contre cette «petite mort» programmée d’ici la fin de son quinquennat. C’est obsessionnel, comme dans la chanson de Reggiani, le Temps qui reste.