Poutine ordonne un cessez-le-feu en Ukraine pour le week-end de Pâques
Vladimir Poutine a décrété samedi de façon unilatérale une “trêve pascale” en Ukraine, censée expirer à minuit dans la nuit de dimanche à lundi. Kiev, favorable au cessez-le-feu, a souligné que plusieurs heures après son entrée en vigueur, l’armée russe poursuivait ses bombardements. Cet article est issu de Réveil Courrier. Chaque matin, dès 6 heures, un résumé de l’actualité du jour. “Le président russe Vladimir Poutine a ordonné à ses forces de ‘cesser toute activité militaire’ contre l’Ukraine de samedi soir à dimanche, déclarant une ‘trêve de Pâques’ qui semblait destinée à montrer à une administration Trump impatiente que Moscou était toujours ouvert aux négociations de paix”, observe The New York Times. M. Poutine a assuré être guidé “par des considérations humanitaires”, mais pour El País, la Russie cherche effectivement “à rallier à sa cause l’administration de Donald Trump”. Le quotidien espagnol rappelle que “le président américain a menacé ce vendredi d’abandonner les pourparlers de paix s’ils ne progressaient pas dans les prochains jours”. “Nous partons du principe que la partie ukrainienne suivra notre exemple”, a déclaré le Kremlin lors de son annonce. “Parallèlement, nos troupes doivent être prêtes à repousser d’éventuelles violations de la trêve, des provocations de l’ennemi et toute action agressive de sa part”. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a répondu à la proposition de Vladimir Poutine “en invitant la Russie à prolonger le cessez-le-feu au-delà du dimanche de Pâques”, rapporte The Kyiv Independent. “Cela révélera les véritables intentions de la Russie, car trente heures suffisent pour faire la une des journaux, mais pas pour mettre en œuvre de vraies mesures susceptibles d’instaurer la confiance”, a déclaré M. Zelensky sur ses réseaux sociaux. En outre, plusieurs heures après l’entrée en vigueur de la trêve à 18 heures locales, “la Russie n’avait pas cessé tous ses assauts sur les lignes de front”, a dénoncé le président ukrainien, soulignant que Kiev réagirait “en miroir” aux actions de la Russie, “en respectant un véritable cessez-le-feu ou en répondant au feu par le feu”. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiga, a exprimé lui aussi son scepticisme quant à la trêve annoncée par Poutine, rapporte Kyiv Post. “Malheureusement, nous avons une expérience significative de situations où ses déclarations ne coïncidaient pas avec ses actes”, a-t-il déclaré. “Nous savons qu’il ne faut pas croire ce qu’il dit, et nous nous concentrerons sur les actes et non sur les paroles”, a-t-il ajouté. À l’unisson du New York Times et d’El País, The Daily Telegraph juge que l’annonce du Kremlin est “clairement une manœuvre visant à retenir l’attention de Trump et à lui permettre de proclamer, comme à son habitude, une victoire dans les négociations. Car même si Poutine n’a aucune intention de céder aux exigences de l’Ukraine, notamment l’abandon des territoires qu’il a conquis, il souhaite la fin de cette guerre – du moins pour le moment”. “L’économie russe est en grande difficulté et Moscou a besoin d’une longue trêve pour commencer à la reconstruire”, ajoute le quotidien britannique. Et “Poutine craint Trump. Il sait pertinemment que les avances de Trump à l’Ukraine et ce qui a semblé à certains un rapprochement avec la Russie ne sont en réalité que des tactiques de négociation”. “Si [la trêve] est décrétée pour une très courte période, cela ne présente aucun risque mais cela joue en sa faveur en tant que personne qui veut véritablement la paix”, analyse dans le Wall Street Journal Tatiana Stanovaya, chercheuse au Carnegie Russia Eurasia Center, à Paris. Indépendamment du cessez-le-feu, l’Ukraine et la Russie ont procédé samedi à l’échange de “centaines de prisonniers de guerre”, le plus important depuis le début du conflit, souligne l’édition européenne de Politico. Moscou a indiqué que “246 militaires russes avaient été rapatriés du territoire contrôlé par Kiev et que 31 prisonniers de guerre ukrainiens blessés avaient été échangés contre 15 soldats russes blessés”. M. Zelensky a quant à lui déclaré que “277 combattants” étaient rentrés en Ukraine après leur captivité en Russie. “Les deux parties ont remercié les Émirats arabes unis pour leur médiation”, précise le site. Courrier international “Malgré un cessez-le-feu partiel”, une frappe russe fait 18 morts, dont des enfants Sous le feu des missiles russes, les Ukrainiens dénoncent une “parodie de processus de paix” Zelensky annonce la capture de deux combattants chinois et interpelle Pékin Le massacre à Soumy pourrait pousser Trump à durcir sa position vis-à-vis de Pout