Malgré une certaine accalmie, le mouvement qui touche l’administration pénitentiaire n’est pas terminé. Dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 avril, c’était le tour la prison de Lyon-Corbas d’être la cible de dégradations. Comme l’a noté le Progrès, un tag «DDPF», pour Défense des prisonniers français, a été retrouvé sur un des murs de l’établissement tandis que deux voitures garées sur le parking sécurisé ont été incendiées. «Une nouvelle provocation inacceptable» pour le Syndicat Force Ouvrière-Justice. Sur les réseaux sociaux, la centrale «dénonce fermement cet acte de violence et d’intimidation». «La sécurité des agents doit être une priorité absolue», insiste encore l’organisation. 🚨 Cette nuit, aux abords de la prison de Lyon-Corbas, un véhicule a été incendié. Sur les murs, un tag « DDPF » a été retrouvé, marquant une nouvelle provocation inacceptable. FO Justice dénonce fermement cet acte de violence et d’intimidation. La sécurité des agents doit être… pic.twitter.com/oNipeGDIlu — FO JUSTICE (@SyndFoJustice) April 20, 2025 Auprès du journal local, le secrétaire régional FO Justice Lyon Didier Lui-Hin-Tsan fait part de l’inquiétude de ces collègues face à cette série d’actes perpétrés aux quatre coins du pays. «Ils craignent pour eux-mêmes mais également pour leur famille, explique-t-il. Pour protéger les équipes, tous les collègues ont été invités, ces derniers jours, à éviter au maximum de parler de leur profession et de porter l’uniforme en dehors de la maison d’arrêt. Nous leur conseillons également de rentrer systématiquement leur véhicule. Mais c’est vraiment malheureux d’en arriver là. L’ordre n’est plus respecté.» Afin de tenter de rassurer les agents, la préfecture du Rhône a décidé de renforcer les patrouilles de police autour des deux maisons d’arrêt du département. Lundi 21 avril, le parquet a annoncé que deux autres véhicules avaient été dégradés et qu’un mineur avait été interpellé quelques heures plus tard près de la prison. Placé en garde à vue, il est soupçonné d’avoir voulu commettre un acte de malveillance. Mais le parquet n’a pas encore établi de lien le reliant à ces actes de vandalisme. Véhicules brûlés sur un parking de la prison de Tarascon, hall d’immeuble incendié en région parisienne… L’institution pénitentiaire est la cible de dégradations depuis plusieurs jours. Toute la semaine, de nouveaux incidents sont survenus aux abords des prisons françaises. Principalement des incendies de véhicules, mais également des tirs à l’arme automatique contre la porte de la prison de Toulon (Var), qui n’ont pas fait de victime. Sur le réseau social X, le président Emmanuel Macron a promis que ceux qui «cherchent à intimider» les agents pénitentiaires et «s’attaquent avec une violence inadmissible» aux prisons seraient «retrouvés, jugés et punis». Le parquet national antiterroriste (Pnat), est saisi de l’enquête sur l’ensemble des faits survenus depuis dimanche. Toutes les pistes sont explorées, y compris celle d’une manipulation venue de l’étranger, selon une source policière. Mystérieuses inscriptions Dans la plupart des actions recensées depuis dimanche, au cours desquelles au moins 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés, de mystérieuses inscriptions «DDPF», apparemment pour «défense des droits des prisonniers français» ont été retrouvées, ainsi qu’une inscription «DDFM» sur la prison de Toulon. «Il y a manifestement des gens qui essaient de déstabiliser l’Etat en intimidant», a dénoncé mercredi le garde des Sceaux Gérald Darmanin sur CNews /Europe 1. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a, comme de nombreux représentants de l’exécutif, évoqué à l’issue du Conseil des ministres la piste éventuelle du narcotrafic, «sans aucune certitude» toutefois.