L’AS Saint-Etienne a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi que l’auteur présumé d’un jet de projectile qui a atteint un arbitre assistant du match Saint-Etienne-Lyon (2-1), provoquant l’interruption temporaire de la rencontre, avait été interpellé à la sortie du stade Geoffroy-Guichard et placé en garde à vue. Dans la foulée de l’incident, l’ASSE a déclaré «avoir mis en place tous les moyens pour permettre d’établir précisément les faits». «Cette enquête a permis d’identifier rapidement l’auteur présumé d’un jet de projectile. Sur la base d’informations transmises par le club et en collaboration avec les autorités, l’individu a été interpellé à la sortie du stade et est désormais en garde à vue, explique le club stéphanois dans un communiqué. Le club agira également avec la plus grande fermeté en prenant de son côté, les sanctions les plus sévères afin que cet acte isolé ne reste pas impuni.» Derby toujours très houleux Dimanche, juste avant la mi-temps, alors que Saint-Etienne menait 1-0 et au moment où les Lyonnais s’apprêtaient à jouer une touche, l’arbitre assistant Mehdi Rahmouni s’est subitement pris la tête entre les mains. Selon les images du diffuseur DAZN, l’arbitre central François Letexier a immédiatement fait rentrer les équipes au vestiaire sans siffler la mi-temps. Les supporteurs lyonnais n’avaient pas été autorisés à effectuer le court déplacement jusqu’à Saint-Etienne pour ce derby toujours très houleux et souvent émaillé d’incidents. Après trois quarts d’heure d’interruption, un délégué de la Ligue de football professionnel (LFP), Noël Mannino, a annoncé la reprise du match, l’arbitre touché ayant donné son accord. «Un médecin l’a surveillé, il n’est pas blessé, il a pris un Doliprane. Après quelques minutes de repos, il a décidé de reprendre la partie», a-t-il expliqué. Avant le match, d’importants craquages de fumigènes avaient été constatés dans les deux kops stéphanois, dont les tribunes sont sous le coup d’un sursis en raison justement «d’usages massifs d’engins pyrotechniques ou expressions orales». «Les opérations d’identification de l’auteur du jet de projectile ont commencé dans la minute qui a suivi l’incident», a déclaré dimanche soir à l’AFP une source proche du club stéphanois. «Explosion de la violence» La Fédération française de football (FFF), qui a annoncé jeudi un partenariat avec le ministère de l’Intérieur afin de mieux protéger les arbitres amateurs et professionnels, a condamné «avec fermeté l’agression intolérable» de Mehdi Rahmouni. Elle a exprimé sa solidarité à «l’ensemble du corps arbitral qui vient de subir deux attaques de ce genre dans le week-end, après celle perpétrée à l’occasion de Quevilly Rouen Métropole-FC Rouen, en National». Vendredi soir, un arbitre assistant avait été blessé à la tête lors de cette rencontre. «Il est insupportable [d’attenter] à l’intégrité physique et morale des arbitres qui méritent respect et considération», a poursuivi la FFF. Philippe Diallo, président de la FFF, a notamment demandé au patron de l’arbitrage français, Antony Gautier, de réfléchir à des sanctions et à des poursuites judiciaires renforcées pour les agresseurs, ou encore au test de caméras embarquées.