C’est un prototype qui ne passe pas inaperçu. Le HELMA-LP, présenté cette année au salon SOFINS, a de quoi intriguer : son apparence évoque une arme tout droit sortie d’un film de science-fiction à la Star Wars. Pourtant, ce fusil laser conçu par CILAS est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Un look de science-fiction, mais bien réel Dérivé du système HELMA-P utilisé lors des Jeux olympiques de Paris en 2024 pour protéger l’espace aérien contre les drones, le HELMA-LP propose une version plus compacte, pensée pour un usage portable. Le dispositif se compose d’un canon laser monté sur une carcasse de type AR-15, relié par deux câbles à un sac à dos contenant les batteries. L’ensemble pèse environ 15 kg. Le HELMA-LP est principalement destiné à détruire des cibles statiques comme des bâches, des équipements électroniques ou des systèmes optroniques (caméras, viseurs…). Il peut atteindre une cible située entre 300 et 500 mètres, avec une exposition de 5 à 15 secondes selon la résistance du matériel visé. Le faisceau a un diamètre de 20 mm à 500 mètres, et sa durée de tir maximale en continu est de 60 secondes. Même si CILAS ne communique pas sur la puissance exacte de cette version portable (inférieure à celle du modèle fixe HELMA-P), l’effet thermique du laser suffit pour faire fondre ou aveugler les composants sensibles, comme les lentilles plastiques des caméras de drones. Le système turc Gökberk a démontré qu’un tel faisceau, même de faible intensité, peut neutraliser un drone sans le détruire. Le HELMA-LP, silencieux et invisible, est pensé pour surprendre l’ennemi. Il peut être utilisé au sol, en position couchée, le sac à dos servant alors à stabiliser le tir. Une mire visible ou infrarouge peut être ajoutée pour faciliter la visée. Autre atout : le HELMA-LP est transportable en avion et fonctionne entre -20°C et +35°C, ce qui le rend utilisable dans toutes sortes d’environnements. Il intéresse déjà plusieurs industriels, notamment ceux qui développent des stations d’armes téléopérées (RCWS). L’idée serait d’intégrer cette technologie laser à des plateformes télécommandées pour compléter leur arsenal. CILAS affirme que plusieurs engagements peuvent être réalisés sans recharger les batteries, qui bénéficieraient d’une « autonomie intéressante ». Cela permettrait des usages prolongés en opération, notamment pour des missions de neutralisation rapide de matériel sensible, sans bruit ni détection possible.