Rugby – Nationale : "Quand on aspire à finir dans le haut du tableau, il faut aussi faire ce que tes concurrents font", assure Romain Manchia, capitaine de l’US Carcassonne

Sorti en cours de rencontre vendredi dernier contre Bourg-en-Bresse, comment avez-vous vécu l’action ? C’est Bilal (Fadli) qui me fauche malencontreusement. J’ai ressenti qu’il y avait quelque chose de pas trop normal qui s’était passé dans le genou. Et si j’ai pu me relever, j’avais une sensation d’instabilité dans le genou qui m’a obligé à sortir. Je ne pouvais plus continuer. Sur le coup, j’avais une bonne douleur. Puis, plus le temps passait, plus je me disais que finalement, c’était peut-être que le genou qui avait un peu bougé. Que c’était moins grave et qu’il y avait plus de peur que de mal. Finalement, quel est le résultat des examens effectués mardi matin ? C’est une entorse du ligament latéral interne. Et la durée de votre indisponibilité ? De quinze jours à trois semaines, à peu près. Je m’en sors bien. Dans mon malheur, j’ai de la chance que le terrain ait été bien glissant et que mon pied ne soit pas resté bloqué au sol. Ça aurait alors été bien plus grave. Entre les blessures et les cartons (un rouge, trois jaunes, un bleu), peut-on parler de saison galère ? On va dire que je ne suis pas trop habitué à faire des saisons comme ça (13 matches disputés). Malheureusement, cette année, ça me tombe un peu dessus. Il y a d’abord eu cette blessure au sternum contre Bourgoin-Jallieu en début de saison. Puis ce carton rouge un peu malencontreux contre Narbonne à la fin du match. Ensuite, un KO que je n’ai pas choisi non plus contre Massy. Et maintenant, le genou. Une blessure, c’est la faute à "pas de chance". Même si ce sont des trucs qui sont pénibles et me font louper des matches, ce n’est pas une saison entière. J’essaie de me rassurer un peu comme ça en ce moment. Actuellement 4e avec un calendrier plutôt favorable, quel est votre objectif au terme de ces trois dernières rencontres ? On aimerait faire un barrage à domicile. Ce qui signifie qu’il faudrait déjà gagner les deux matches à la maison. Même si je pense que maintenant, il n’y a plus trop à calculer. Il faut essayer de faire les meilleurs résultats possibles sur les trois dernières rencontres et on fera les comptes à la fin. "Langon, c’est une équipe qui s’accroche, qui est rude à jouer, et à prendre très au sérieux" Et un Top 2 qui reste mathématiquement toujours accessible ? C’est vrai, même si on ne va pas se mentir… Il est très compromis. Après, derrière, il y a des équipes comme Massy et Périgueux qui reviennent fort, ou Albi qui est encore là. Il va y avoir une belle bataille acharnée jusqu’au dernier match. Et il me semble, que comme la saison dernière, tout va encore se jouer lors de la dernière journée. Si vous conserviez votre place dans le Top 4, ce qui signifie un barrage à Domec tout comme la saison dernière, comment jugeriez-vous votre phase de classement 2024/2025 ? On a eu des hauts et des bas… Voire des très bas ! On a quand même du déchet dans notre jeu, des petites choses que l’on a du mal à régler. On a été inconstants, irréguliers tout au long de la saison, mais malgré tout on arrive quand même à être encore là. On a gagné à des endroits pour rattraper un peu, j’ai envie de dire, nos bévues. À des endroits où quasiment personne n’avait gagné. Je pense à Albi, un match qui nous avait quand même fait beaucoup de bien. Concernant les deux premières places, je pense néanmoins que l’on a pris pas mal de retard. Quand on voit le train d’enfer que mènent les autres… J’ai envie de dire qu’au vu de notre saison, on est à notre place… Même si depuis décembre on a quand même progressé et que je n’ai pas l’impression qu’on est à 100 % de ce que l’on pourrait donner. J’espère que l’on va monter en puissance lors des trois derniers matches de classement. Considérez-vous la défaite à zéro point concédée chez le promu Langon au match aller (32-24) comme un accroc rédhibitoire qui fait tache ? Sur le contenu, elle fait en effet partie des pires. Après, il y a d’autres équipes qui se sont cassé les dents à Langon. C’est une équipe qui s’accroche, qui est rude à jouer, et à prendre très au sérieux. Il va falloir se méfier d’eux vendredi soir car ils jouent leur survie dans ce championnat. Après, et sans manquer de respect à personne, on a aussi perdu à Marcq-en-Barœul. Et les équipes du Top 2 ont gagné chez ces deux promus ! Et quand on aspire à finir dans le haut du tableau, il faut aussi faire ce que tes concurrents font. Pensez-vous comme beaucoup que les phases finales sont une nouvelle compétition qui démarre ? J’ai envie de dire que tout est remis à zéro. Après, il y a des saisons, comme la dernière, où la logique est respectée, avec les deux premiers qui finissent en finale et le leader qui accède à la Pro D2. Mais c’est sûr que des fois il y a des surprises : rappelons-nous Bordeaux-Bègles en Pro D2 et Castres en Top 14. Les phases finales, ce sont toujours des matches particuliers. Et puis il y a la dynamique du moment. Prenons actuellement l’exemple de Massy qui reste sur neuf victoires d’affilée, va peut-être se qualifier et être sans nul doute très dangereux en phases finales. J’ai l’impression, surtout cette année avec l’homogénéité de la poule, que toutes les cartes sont rebattues et que sur des matches couperets, on ne peut jamais savoir ce qui va se passer. C’est souvent du 50-50 !