Dernière réunion avant de plonger sa tête dans le guidon. Hôteliers, restaurateurs, prestataires de services... les professionnels du tourisme de Sainte-Maxime se sont réunis jeudi au Casino Barrière pour lancer la saison. L’objectif est de dégager les tendances pour l’été et revenir sur les chiffres de 2024 afin d’identifier les points forts à solidifier et les axes d’amélioration. "C’est aussi l’occasion pour eux de se rencontrer, de créer une synergie entre les disciplines car ils fonctionnent ensemble ", ajoute l’adjointe au tourisme et à l’animation, Véronique Lenoir. Si les prévisions pour 2025 se montrent plutôt positives avec plus 4,5% de réservation au mois d’avril, retour d’abord sur l’année passée. La ville a enregistré une croissance de la fréquentation pour atteindre 400.000séjours, soit 4 millions de nuitées. Cette brassée de visiteurs représente des retombées économiques à une hauteur vertigineuse de 300 millions d’euros, juste pour la cité du Préconil. Cette donnée est toutefois à considérer comme un chiffre d’affaires, auquel il faut soustraire les frais de gestion et de fonctionnement. "À l’échelle du département, ça représente une augmentation de deux millions de nuitées. C’est considérable puisque les autres régions de France ont globalement connu une baisse", contextualise Martine Felio, directrice de Var Tourisme. Une augmentation du nombre de nuitées En plus de ce flux important, Véronique Lenoir a souligné "une montée en gamme de la destination" par les professionnels du secteur. Ce qui induit l’arrivée d’une clientèle de meilleure qualité. Pour illustrer cette tendance, Sainte-Maxime, à elle seule, représente 17% de l’offre du Var en hôtel 4 étoiles et 21% de 5 étoiles. Sur ce point, les élus et Var Tourisme ont insisté sur l’importance de soutenir cette hôtellerie dont les parts de marché sont grignotées par locations type Airbnb qui sont les premières en termes de capacité de logement. "Il ne faut pas voir l’arrivée d’un nouvel hôtel comme de la concurrence. C’est au contraire, un attrait de clientèle en plus ", persuade le maire, Vincent Morisse. Même si la majorité des voyageurs sont européens, l’adjointe au tourisme a attiré l’attention sur une autre catégorie: "Les États-Unis représentent 9% de la clientèle mais avec un fort pouvoir d’achat. Alors, dans ce climat d’incertitude, il faut la préserver." Enfin, sur le comportement et les préférences des touristes, une évolution se dessine, tournée vers le terroir et le patrimoine. "Pour les 80 ans du Débarquement de Provence, par exemple, le département a enregistré 800.000 nuitées supplémentaires rien que sur le 15 août. Donc, on peut aller beaucoup plus loin pour le tourisme mémoriel", se projette Guillaume Decard, président de Var Tourisme. Dans l’optique de nourrir cette dynamique, le Département souhaite s’appuyer sur ses domaines viticoles et les activités de pleine nature, tandis que sur la commune, l’office de tourisme prévoit une exposition sur la fête patronale, une autre sur le thème "saveur et savoir-faire", accompagnée de visites guidées, et la création d’un livret "Ferveur Provençale". La ville compte aussi user de son nouvel atout, la Maison des traditions de la Tour carrée. La dernière partie de cette rencontre était consacrée à un facteur parfois minoré par le secteur, les locaux. Une étude a été menée par une anthropologue l’année dernière auprès des habitants pour connaître leur perception du tourisme. Les avis recueillis convergent une phrase: "Oui au tourisme mais sous conditions. " Concilier résidents et voyageurs Les trois quarts des sondés estiment que ce domaine est essentiel pour la vie économique du territoire. Ils se disent prêts à "sacrifier deux mois de l’année " pour vivre dans le Var, qu’ils apprécient pour son climat et la diversité des espaces naturels. Les habitants se résignent à la fréquentation de leur lieu de vie et optent l’été pour des "stratégies d’évitement", en contrepartie des bénéfices des retombées économiques et du développement d’une offre hors saisons pour les locaux. En revanche, il ressort de l’enquête un sentiment de dégradation des prestations touristiques avec des prix de plus en plus élevés et un accueil "moins chaleureux". Enfin, les habitants se disent prêts à se donner à un tourisme régional plutôt porté sur des lieux de "tranquillité et d’authenticité " ayant la crainte d’une surfréquentation de leur destination. "Il ne faut pas opposer les populations. Le tourisme doit être un médiateur entre les excursionnistes et les résidents. Le Var veut aussi découvrir son propre département", appuie Martine Felio.