« Ça coûte 100 000 euros par établissement scolaire. Il y a 12.000 établissements scolaires dans notre pays, donc vous faites rapidement le calcul. Sans compter qu’en termes d’efficacité, on va demander aux enfants de venir une heure plus tôt à l’école pour pouvoir faire la queue, donc il va y avoir des attroupements devant les établissements scolaires, attroupements qui peuvent être la cible d’un déséquilibré », a argumenté la cheffe de file des députés européens LFI, ce vendredi, sur Franceinfo, suite au drame au lycée privé de Nantes jeudi. Quelques heures après cette attaque mortelle, le Premier ministre François Bayrou avait fait part de sa volonté de voir une « intensification des contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires » et a estimé que l’installation de portiques à l’entrée des établissements scolaires était « une piste » pour éviter de nouvelles attaques au couteau dans les écoles. Le drame survenu hier à Nantes s'inscrit dans un contexte de crise de la prise en charge psychiatrique en France. La santé mentale des jeunes est un enjeu fondamental & on ne peut le traiter avec 1 psychologue pour 1500 élèves & 30.000 lits de psychiatrie supprimés depuis 2013. pic.twitter.com/pUnApjFdQG « Vous avez en moyenne un psychologue dans nos établissements scolaires pour 1 500 élèves », a-t-elle dénoncé. « On ne va pas réussir à fouiller chacun des élèves dans notre pays », a ajouté Manon Aubry, appelant à traiter « les causes » de la violence dans les milieux scolaires. \ud83d\udde3\ufe0f "Je suis gêné quand des politiques cherchent à instrumentaliser une situation dramatique. Récupérer la situation n'est pas une très bonne idée." \ud83d\udd34 @NicolasMayerNMR, dénonce le terme d' "ensauvagement" employé par B. Retailleau après l'attaque au couteau à Nantes. #Les4Vpic.twitter.com/VNoLjHRHmT — Telematin (@telematin) April 25, 2025 Le suspect a été hospitalisé jeudi soir après un examen psychiatrique. La santé mentale, « un sujet tabou », « on n’en parle pas assez, et peut-être que c’est une des pistes », a fait valoir le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, candidat à la présidence du PS, sur France 2. La députée écologiste Sandrine Rousseau a exhorté à « voir les enfants » se trouvant « derrière les couteaux ». « Et aujourd’hui, les enfants en France vont extrêmement mal », a-t-elle appuyé sur Sud Radio, évoquant le délabrement de la psychiatrie et pédopsychiatrie. À lire sur le sujet Face à la violence à l’école, les experts ne croient pas au tout sécuritaire « La sécurité des établissements scolaires doit être absolue » Mais à droite, l’option des portiques est vue comme une solution, le patron des députés LR Laurent Wauquiez, ex-président d’Auvergne-Rhône-Alpes, rappelant en avoir fait installer dans des lycées de sa région « dès 2015 », « pour lutter notamment contre les intrusions d’armes ». « Nous avions proposé des expérimentations - portiques de sécurité, reconnaissance faciale - dans les lycées. Elles ont été refusées. Il est temps de revoir ces décisions, et d’agir fermement pour protéger nos enfants », a appelé sur X le maire de Nice Christian Estrosi. La tragédie survenue aujourd’hui dans un lycée de #Nantes me bouleverse profondément. Une adolescente assassinée, trois autres élèves grièvement blessés. Toutes mes condoléances et pensées aux familles, aux victimes qui luttent pour leurs vies, et à toute la communauté éducative.… — Christian Estrosi (@cestrosi) April 24, 2025 Même tonalité chez son rival des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, chef de file des députés UDR, pour qui « la sécurité des établissements scolaires doit être absolue. Portiques de sécurité, vidéoprotection avec reconnaissance faciale, il ne faut rien s’interdire ». « On doit mettre des portiques. Maintenant il faut y aller », a renchéri sur RTL le député RN Sébastien Chenu, battant en brèche l’argument de leur inutilité en soulignant qu’ils sont présents « dans certains pays ». « Moi je fais confiance à la technologie », a-t-il poursuivi. Interrogée sur BFMTV-RMC, la secrétaire nationale du syndicat policier Unité Linda Kebbab a cependant mis en doute la pertinence de ces portiques.