Alors qu'il était âgé de 14 ans, Alexander Ovechkin est passé à Nicolet pour y disputer deux matchs hors-concours contre les Estacades de Trois-Rivières Bantam AA. (Archives Associated Press) Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’étoile des Capitals de Washington est bel et bien passée dans la municipalité centricoise au début de l’année 2000. Alors âgé de 14 ans, Ovechkin avait sauté sur la glace nicolétaine en compagnie de ses coéquipiers du Dynamo de Moscou pour prendre part à deux parties hors-concours contre la formation bantam AA des Estacades de Trois-Rivières. «Au tournoi bantam de Nicolet, il n’y avait jamais la catégorie bantam AA, mais l’organisation invitait pour deux matchs d’exhibition des équipes de l’Europe. Une année ça avait été la Tchéquie et une autre année c’était la Russie. Je crois que ces formations venaient d’avance pour prendre part au tournoi international bantam de Sherbrooke. Nous prenions donc part à ces parties pour leur donner la chance de jouer sur une glace nord-américaine avant leur tournoi», s’est remémoré le Nicolétain Nicolas Désilets, membre de cette édition 1999-2000 des Estacades bantam AA. Environ 300 personnes avaient assisté à ces parties présentées à Nicolet. Les fonds amassés grâce à ces rencontres avaient ensuite été remis au hockey mineur de la municipalité. «Pour nous, ces matchs contre des clubs internationaux étaient une motivation afin de faire l’équipe bantam AA.» — Nicolas Désilets, membre de l'édition 1999-2000 des Estacades bantam AA Au cours de ces deux duels, ce sont les représentants des Estacades qui avaient eu le dessus contre les Russes. Lors de la première rencontre, ils s’étaient imposés aisément au compte de 6 à 2 puis ils avaient ensuite ajouté une victoire de 4 à 3. Désilets le concède, à cette époque, il n’avait pas trop remarqué ce Ovechkin qui portait le titre de capitaine. Certes, il semblait être le meilleur joueur de sa formation, mais jamais de là à penser qu’il allait devenir le meilleur buteur de l’histoire de la LNH. «Est-ce que je l’ai reconnu et est-ce que je m’en souviens? Bien honnêtement, la réponse est non. Je me souviens cependant que le capitaine était probablement le meilleur joueur de l’autre côté. Nous avions bien paru dans ces deux matchs avec nos deux victoires.» Tir de pénalité raté En effet, Ovechkin avait même raté son coup sur un tir de pénalité qui lui avait été accordé. Selon le récit du collègue Guy Veillette qui était allé couvrir la partie entre les Estacades et le Dynamo, cette tentative infructueuse du jeune Ovechkin a soulevé la colère de son père Michael qui était présent au banc des joueurs en tant qu’entraîneur adjoint sous Ramil Saficht. Après son passage dans le Bantam AAA avec les Estacades, Nicolas Désilets a gravi les échelons et il a joué pour les Cataractes de Shawinigan pendant quatre saisons puis les Patriotes de l'UQTR pendant cinq années. (Archives) «Ça avait frappé l’imaginaire des gens parce qu’il s’était fait parler par son entraîneur. Il semble que c’était son père. Il y avait une certaine intensité derrière leur banc qui, pour nous, était différente.» Fierté de fiston Diplômé au doctorat en chiropractie et propriétaire de sa clinique Neuractiv, Désilets est désormais père de deux enfants, dont un garçon de neuf ans qui aime bien le hockey lui aussi. Ayant fait sa carrière de hockeyeur alors que ses enfants n’étaient qu’une pensée lointaine, Désilets concède que c’est parfois un concept abstrait de leur expliquer qu’il a porté les couleurs des Cataractes de Shawinigan pendant quatre ans puis celles des Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières pendant cinq autres années. La découpure de l'article du Nouvelliste à propos de la visite du Dynamo de Moscou en 2000. (Nicolas Désilets) Par contre, quand il montre la découpure du journal Le Nouvelliste dans lequel son nom est mentionné pas trop loin de celui d’Ovechkin puis qu’il ressort sa photo de l’époque où il avait à défendre le territoire shawiniganais face à Sidney Crosby et l’Océanic de Rimouski, ça rend le tout un peu plus concret. «Avec le recul, c’est spécial d’avoir joué contre Ovechkin à Nicolet. Parfois, j’essaie d’expliquer à mes enfants ce que j’ai fait dans ma vie comme jeune personne. D’avoir une découpure de journal avec mon nom et celui d’Ovechkin, ça montre que je ne peux pas mentir sur cette histoire! Dans le junior majeur, j’ai joué deux ans de temps contre Crosby. Il demeure le meilleur joueur que j’ai affronté. J’aurais aimé me souvenir d’Ovechkin plus que ça évidemment.» Et ça amène aussi un brin de fierté pour fiston, surtout quand ses amis passent à la maison. «Ce sont des joueurs qui parlent encore aux jeunes d’aujourd’hui. Pour mon garçon, quand ses amis viennent à la maison, il me demande de sortir la découpure du journal et la photo que j’ai contre Crosby. J’imagine que, pour lui, c’est une certaine fierté.»